Le Ministre de l’Industrie et des Mines reçoit une délégation du FCE : Concordance de vues sur la construction d’une industrie forte et diversifiée

Monsieur Abdesselam BOUCHOUAREB, a reçu, aujourd’hui au siège du Ministère de l’Industrie et des Mines, une délégation du Forum des Chefs d’Entreprise conduite par le Président Ali HADDAD.

Le Ministre de l’Industrie et des Mines, Monsieur Abdesselam BOUCHOUAREB, a tenu au préalable à saluer l’acte volontaire, novateur et transparent du Forum des Chefs d’Entreprise d’aller à la rencontre des pouvoirs publics pour partager la vision des employeurs, leurs appréhensions et appréciations de la situation économique du pays et des solutions qui peuvent être envisagées.

Monsieur Abdesselam BOUCHOUAREB a souligné à ce titre : « Ce genre d’initiative à laquelle j’encourage l’ensemble des acteurs économiques et sociaux témoigne de la maturité du dialogue social dans notre pays et un niveau de conscience élevée de part et d’autre pour donner sens à l’intelligence collective qui doit booster nos efforts communs pour la construction d’une économie forte et diversifiée au sein de laquelle l’industrie occupe une place stratégique ».

M. Ali HADDAD a, dans sa déclaration liminaire, souligné la nécessité de l’ouverture de tous les secteurs à l’initiative privée, y compris le secteur de l’énergie ; il a également insisté sur le besoin impérieux du soutien à l’investissement national. Il a, à cet égard, tenu à insister fortement sur la nécessité de revenir sur la question de l’unification du taux de l’IBS qui est inacceptable pour l’appareil de production national.

La délégation du FCE a formulé par ailleurs les réflexions dont le contenu est résumé ci-après :

  • Le grand problème dont nous souffrons ne réside pas tant dans le prix des hydrocarbures, qui restent des produits boursiers répondant à des considérations géopolitiques, mais dans le fait que nous avons insuffisamment préparé notre économie à affronter cette situation. Nous n’avons pas capitalisé nos expériences. Au FCE, nous croyons en nos capacités de construire rapidement une économie hors hydrocarbures ; il faut pour cela placer l’entreprise au centre des politiques économiques.

 

  • Le FCE prépare un document qu’il soumettra dans les jours à venir au Gouvernement ; ce document comporte des propositions de mesures structurelles à la fois transversales et sectorielles de nature à impacter rapidement la croissance de notre économie et à réduire sensiblement la facture alimentaire. Les mesures préconisées permettront d’atteindre une croissance globale de 7 à 10%, de faire passer la part de l’industrie de 5% actuellement à 15% du PIB de créer de 500 000 emplois directs et de réduire la facture des importations de 10 milliards de dollars tout en augmentant substantiellement les exportations hors hydrocarbures.

 

  • D’autre part, le FCE a soulevé la préoccupation liée aux transferts sociaux et aux subventions en indiquant la nécessité de rationaliser ces dépenses dans le but de consolider le principe de la solidarité nationale en touchant de manière ciblée la frange de la population qui a le plus besoin du soutien de la collectivité nationale.

Le FCE a par ailleurs appelé à ce que soit levé définitivement le verrou de la disponibilité du foncier industriel en accordant au secteur privé la possibilité de créer, d’aménager et de gérer, dans le cadre du système de concession, des parcs industriels le long de l’autoroute Est-Ouest et de revoir le fonctionnement des CALPIREF. Parallèlement à la poursuite du programme étatique d’implantation de nouvelles zones industrielles, le secteur privé peut contribuer à la résorption de la pénurie en foncier industriel par le lancement d’un premier programme pilote portant sur 2 à 4 parcs industriels, de 3000 ha minimum, à aménager et gérer selon un cahier des charges préalablement établi en concertation entre les services gouvernementaux et les représentations patronales.

  • Le FCE a enfin demandé à ce que soit revu le mode de gouvernance de l’ensemble des dispositifs d’appui et d’accompagnement des entreprises et permettre un pilotage mixte et une fixation d’objectifs en accord avec ceux fixés par l’Etat.

Par-delà l’aspect technique des questions qui ont été abordées, le Ministre de l’Industrie et des Mines considère que : « le maintien d’un échange permanent est de nature à briser les obstacles pour laisser place à la confiance, base d’une nouvelle culture de concertation et de participation entendue comme condition essentielle de mobilisation de toutes les capacités nationales, sans exclusive, pour faire face aux défis économiques que nous avons à relever.. »

À l’occasion de cette rencontre, des présentations succinctes des principales réformes engagées depuis l’adoption du plan d’action quinquennal du gouvernement en juin 2014 ont été faites.

Il s’agit de l’amélioration du climat des affaires ; de l’accès au foncier économique et principalement au foncier industriel; la promotion et la protection de la production nationale ; la révision du code des investissements ; de la loi sur la PME et de la loi sur la normalisation ; la réorganisation du secteur public marchand ainsi que des dispositifs institutionnels chargés de la mise en œuvre des politiques publiques de promotion de l’investissement et de la PME.

Il a été rappelé, à cette occasion, que pour la première fois, la loi des finances pour 2015, a apporté des avantages spécifiques, notamment : la bonification à 3% du taux d’intérêt pour les investissements industriels ; des incitations aux investissements réalisés dans les activités relevant de certaines filières industrielles; des avantages liés à la recherche-développement ; de l’acquisition et la maîtrise de la technologie. La PME qui constitue la part majoritaire dans le tissu industriel fait l’objet d’une disposition de mise en place d’un système d’imposition particulier, notamment pour les plus petites d’entre elles (très petites et certaines petites entreprises) lorsque leur chiffre d’affaires n’excède pas les 30 millions de dinars. Ce régime prévoit la soumission des entreprises concernées à un impôt forfaitaire unique (IFU) en remplacement de l’IRG, de l’IBS, de la TAP et de la TVA.

Au terme de la rencontre, Monsieur Abdesselam BOUCHOUAREB a relevé « la convergence de vues entre le Ministère de l’Industrie et des Mines et le Forum des Chefs d’Entreprise sur les principales questions concernant l’entreprise, le rôle qu’elle doit jouer dans le nouveau modèle de croissance et de tout le soin dont elle doit bénéficier.»

Tout en marquant sa volonté de faire du ministère un véritable lieu de démocratie économique et une Maison de l’entreprise algérienne, le Ministre de l’Industrie et des Mines, Monsieur Abdesselam BOUCHOUAREB, estime que les flux d’informations collectées sur le terrain, la capacité de mobilisation de l’expertise et le retour d’expérience du FCE sont de nature à aider à la prise de décisions et à leur évaluation.

M. Ali HADDAD a remercié M. le Ministre pour sa franchise et l’a assuré de la disponibilité pleine et entière du FCE à œuvrer à ses côtés pour la promotion de la production nationale. Dans ce cadre, M. Ali HADDAD a demandé le soutien du Ministre de l’Industrie et des Mines pour la reprise de la campagne « Consommer Algérien» que le FCE a initié en 2002 et repris en 2006. Le Président du FCE a proposé également la création d’une commission mixte pour travailler en permanence et approfondir la concertation autour de l’ensemble des préoccupations du monde de l’entreprise.

Monsieur Abdesselam BOUCHOUAREB a donné un accord global et a exprimé la disponibilité du ministère de l’Industrie et des Mines à travailler avec le FCE.


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