Après les Lions de la Téranga, c’est au tour des Éléphants de la Côte d’Ivoire de se dresser sur la route des Verts. L’expédition est loin d’être terminée pour la bande de Christian Gourcuff, mais en cas de succès, ce soir, elle sortira de la brousse forcément aguerrie, pour retrouver un chemin plus balisé… jusqu’à la finale.
« Les choses sérieuses commencent », a déclaré Hervé Renard, avant d’entamer les quarts de finale de la CAN. C’est peut-être vrai pour sa sélection, mais pour l’équipe nationale, il n’y a pas eu de répit depuis le début de la compétition.
Tombés dans le groupe dit de la mort, Bougherra et ses coéquipiers ont dû se surpasser pour franchir la phase des poules. Ils ont déjà disputé une « finale » face aux Sénégalais qu’ils ont remportée haut la main. Sur leur lancée, ils tenteront de dominer des Ivoiriens pas si saignants que par le passé.
Une génération dorée en déclin
Les Éléphants ont en effet perdu leur leader naturel, Didier Drogba, parti à la retraite. La génération dorée que le chouchou de Stamford Bridge constituait avec les Koulou et Yaya Touré, Gervinho, Salomon Kalou, ou encore Wilfried Bony, commence à s’étioler. C’est en tout cas l’une de ses dernières chances de remporter un titre majeur.
Souvent placée, jamais gagnante, l’équipe de la Côte d’Ivoire de cette dernière décennie a pêché chaque fois dans les moments cruciaux. Trop d’égos à gérer pour certains, une malédiction pour d’autres, cette formation pourtant constellée de stars pourrait traverser l’histoire sans l’avoir véritablement marquée.
Sans doute, l’une des plus grandes désillusions des Ivoiriens est leur élimination à Cabinda en 2010 à ce stade de la compétition, par l’Algérie. Alors drivés par Vahid Halilhodzic et donnés archi favoris par les spécialistes, les coéquipiers de Drogba se sont fait surprendre par les Verts (2-3 a. p.). Leur grand tort à l’époque a été d’avoir pris de haut les Algériens. Cela ne risque pas de se reproduire, d’autant que cette fois, ils ne sont pas les favoris.
Les deux équipes partent à chances égales, avec probablement un léger ascendant pour l’équipe d’Algérie. Les Ivoiriens voudront certainement prendre leur revanche, c’est d’ailleurs l’une de leurs sources de motivation pour remporter ce choc des quarts de finale. Individuellement, ils en ont les moyens, mais toute la difficulté est de mettre ces joueurs de renommée mondiale au service du collectif. Hervé Renard réussira-t-il là où des techniciens plus chevronnées que lui, comme Sven-Göran Eriksson ou Vahid Halilhodzic, ont échoué ?
Jusqu’à présent, la Côte d’Ivoire n’a pas impressionné les observateurs, mais peut-être que le coach français cache-t-il son jeu. Son équipe a probablement besoin d’une victoire référence pour provoquer le fameux déclic. L’équipe d’Algérie constitue pour lui un véritable test pour jauger les capacités de son groupe devant l’adversité. Sa longue expérience en Afrique pourrait l’aider dans ce sens. N’a-t-il pas remporté le trophée avec la Zambie, déjouant tous les pronostics.
Gourcuff, « le bleu »
En face, Christian Gourcuff fait figure de bleu dans la compétition, mais il peut compter sur une équipe homogène qui a beaucoup gagné en confiance après sa belle épopée brésilienne. Depuis, le groupe n’a pas énormément changé. C’est un atout non négligeable. La victoire contre le Sénégal a sans doute renforcé les liens chez les Verts. Dans ce genre de rencontres qui se jouent souvent sur des détails, la confiance est primordiale. Dans ce contexte, on peut dire que les Algériens ont une longueur d’avance. Cependant, ils devront se méfier des individualités ivoiriennes capables de faire la différence à tout moment.
Quid de Brahimi ?
Pour ce match, le sélectionneur national devra reconduire le même onze qui a terrassé le Sénégal (2-0), tout en espérant que son maître à jouer, Yacine Brahimi soit dans un meilleur jour. Le sociétaire de Porto est en effet le seul joueur algérien à pouvoir rivaliser avec les Ivoiriens sur le plan individuel. Il pourra attirer l’attention sur lui afin de libérer les espaces pour ses camarades.
Par ailleurs, la bataille du milieu s’annonce âpre et décisive. Celui qui l’emportera dans ce secteur, aura certainement le dernier mot.
Enfin, tacticien, Christian Gourcuff peut compter sur ses jokers, comme il l’a déjà fait lors des matches précédents. Le rôle joué par les remplaçants est parfois primordial. Autant d’atouts que l’ancien coach lorientais saura utiliser à bon escient.
En attendant, le début des hostilités les Algériens croisent les doigts et prient pour que leur équipe passe ce tour sans encombre.
