Que fait Abdeslam Bouchouareb à Davos ?

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Censé être en première ligne dans « le plan de bataille » du gouvernement pour faire face à la crise née de la chute des prix du baril, Abdeslam Bouchouareb se fait particulièrement discret.

Le ministre de l’Industrie n’a formulé aucune proposition sur la façon avec laquelle il entend améliorer les performances de son secteur. L’industrie doit, en effet, être le moteur de la stratégie de réduction des importations, comme le martèle Abdelmalek Sellal. C’est en développant la production locale que l’Algérie réduira sa dépendance à l’égard de l’extérieur.

Mais le ministre semble avoir d’autres préoccupations. Il se trouve en ce moment à Davos, en Suisse, pour participer à la réunion annuelle du Forum économique mondial. Cet évènement est organisé à la fin de chaque mois de janvier. Il réunit plus de 2 800 participants dont de nombreux chefs d’État et de gouvernement et dirigeants de grands groupes.

Au-delà des séances du programme officiel, le principal intérêt du Forum économique mondial est qu’il permet aux entreprises présentes de développer leurs réseaux. Avec un coût de participation au Forum compris entre 60 000 et 400 000 euros par entreprise, c’est sans surprise qu’on apprend qu’aucune entreprise algérienne n’est présente à Davos. Dans un tel contexte, les raisons de la présence du ministre de l’Industrie et des Mines au Forum économique laisse perplexe.

Selon l’APS, le ministre a participé « à des réunions portant sur différents thèmes, notamment économiques, et s’est entretenu avec des dirigeants de multinationales présentes en Algérie. » Il s’est précisément entretenu respectivement avec un des vice-présidents du groupe sidérurgique ArcelorMittal, et le « chef des politiques et d’éthique » du groupe pharmaceutique Novartis.

La portée des réunions auxquelles participerait M. Bouchouareb reste très marginale. Non seulement M. Bouchouareb n’a pas rencontré le P-DG des deux entreprises mais il aurait dû rester en Algérie et réserver son temps aux chefs d’entreprises algériens.

Les industriels algériens font pourtant face à de nombreux problèmes qui durent depuis de longues années : le foncier, l’accès aux crédits bancaires, la formation, etc. Ils ont besoin d’être accompagnés et soutenus. Mais ils n’auront sans doute pas la chance de les exposer à leur ministre qui n’accorde jamais d’audience aux chefs d’entreprises algériens.


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