Les craintes des citoyens du Sud, concernant l’exploitation du gaz de schiste, sont « justifiées », a déclaré ce jeudi 22 janvier, Abdelmadjid Attar, ancien PDG de Sonatrach. « Ils ont raison de vouloir préserver leurs ressources en eau, surtout par rapport à ce qui se passe ailleurs, certaines craintes continueront quelle que soit les assurances du gouvernement», a indiqué M. Attar, également ancien ministre des Ressources en eau.
L’ancien PDG de Sonatrach a également pointé du doigt les avis divergents à propos de ce sujet. « Les spécialistes ne sont pas d’accord. Comment voulez-vous que les citoyens ne craignent pas le pire ? », s’interroge-t-il.
La solution, selon Attar, consiste dans le dialogue. « S’il y a eu un dialogue franc et sans préjugé, je suis convaincu qu’on pourra trouver une solution qui arrangera tout le monde », a estimé M. Attar, en regrettant que pour le moment aucun débat n’a été établi.
« Le recours au gaz de schiste est inévitable »
Pour Abdelmadjid Attar, « l’exploitation de gaz de schiste est une nécessité surtout avec la hausse de la consommation nationale annuelle en gaz ». Cette dernière, estimée à 35 milliards de mètres cube, pourrait atteindre 120 milliards de m3 à l’horizon 2040. « Les réserves dont nous disposons sont insuffisantes. Si on continue à consommer au rythme actuel, à partir de 2030 il y aura de sérieux problèmes en terme de sécurité énergétique », a-t-il prévenu.
Pour Abdelmadjid Attar, l’établissement d’une politique énergétique diversifiée est inévitable. « Si on ne se lance pas dans les énergies non conventionnelles, on deviendra importateur », a-t-il encore prévenu. « Il ne faut pas hypothéquer l’avenir de nos enfants », a-t-il dit.
Le gaz de schiste n’est pas une rente :
Pour l’ex P-DG de la Sonatrach, le gaz de schiste ne sera pas aussi rentable qu’on le pense. « Je ne crois pas à la transformation du gaz de schiste en rente. Ça sera uniquement un appoint pour satisfaire nos besoins internes à partir de 2025 », a-t-il déclaré. En outre, « une politique de recours aux énergies renouvelables doit être une priorité aujourd’hui. Les techniques avancent et d’ici 2030 elles seront compétitives », a-t-il souligné.