Soins payants : pour les syndicats de la santé, Djellab « n’a rien compris »  

hopital

« A l’avenir, le citoyen paiera ce qu’il doit payer dans un hôpital. Chacun doit assumer ses responsabilités », a déclaré, hier mardi 20 janvier, le ministre des Finances Mohamed Djellab. Les syndicalistes de la santé s’expriment, ce mercredi 21 janvier sur la question.

« Des discours contradictoires »

Contacté par TSA, Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), ne cache pas son étonnement : « Nous ne comprenons pas pourquoi il n y’a pas de concertations entre les ministres. Chacun dit des choses différentes ».  « Il s’agit là d’un discours qui contredit celui du ministre de la Santé », ajoute M. Merabet.

Selon lui, ce genre de décision ne peut pas se prendre sans réflexion. « Il faudrait que l’idée soit d’abord soumise à un débat national, où les parti politiques, syndicats, associations, citoyens seront concernés », ajoute-t-il.

Pour pouvoir parler de soins payants, il faudrait mettre en place des mécanismes, organiser des campagnes de sensibilisation, et passer par une période de transition, note encore le syndicaliste.

Lounes Ghachi, président du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), partage cet avis. Il estime qu’il est « actuellement impossible » de rendre payants les soins dans les hôpitaux publics. « Il faut faire un travail colossal, qui s’inscrit dans la durée afin de préparer ce changement », explique-t-il.

Les soins sont déjà payants en partie

Pour Lyes Merabet, les soins sont « loin d’être gratuits », actuellement. « Le citoyen paie déjà pour un minimum de prise en charge », explique-t-il. « Lorsqu’on a besoin d’exploration, radiologie, interventions chirurgicales, le patient est obligé de dépenser de sa poche sans être remboursé », affirme-t-il.

Lounes Ghachi insiste sur l’importance de ne pas oublier la tranche démunie et pas assurée. « La population démunie et qui n’est pas assurée a également le droit d’accéder aux soins ».

« Offrir la qualité pour exiger l’argent »

Les syndicalistes estiment que pour exiger que les soins soient payants au niveau des hôpitaux publics, il faut que la qualité suive. « Pour que les patients paient, il doivent être pris en charge convenablement », souligne Ghachi Lounes.

Le syndicaliste trouve également anormal que les patients soient obligés de se tourner vers le privé pour un scanner ou une IRM, car les hôpitaux publics n’en disposent pas.


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