Gestion de la crise du gaz de schiste : le grand loupé du gouvernement Sellal

gaz

Amorcée au début du mois, la mobilisation de la population d’In Salah se poursuit contre l’exploitation du gaz de schiste. Les citoyens ne cèdent pas. Le gouvernement, de son côté, ne donne aucun signe allant dans le sens de l’apaisement.

L’option Hamel

Dans cette nouvelle crise qui secoue le Sud, le silence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est très remarqué. Depuis le début des manifestations, Sellal a réagi une seule fois, à travers son compte Facebook. Quelques mots écrits pour rassurer la population. Peine perdue. Non seulement le texte posté n’a pas eu l’effet escompté mais plus grave encore, le ministre de l’Énergie Yousef Youcefi a tenu un discours contredisant son chef laissant croire que l’exploitation du gaz de schiste est une fatalité pour l’Algérie.

De plus, le passage de Yousfi à In Salah a laissé une très mauvaise impression chez la population. Mauvais communiquant, il a raté sa rencontre avec la population locale.

Le gouvernement étant discrédité, pour dialoguer avec la population, le pouvoir a choisi Abdelghani Hamel, patron de la Police national. Ce dernier s’est rendu dimanche à In Salah où il a écouté pendant trois heures les représentants des manifestants. Une situation inédite. Abdelghani Hamel n’occupe en effet aucun poste politique. Il n’est pas membre de l’Exécutif. Ce qui se passe à In Salah n’est pas un dossier sécuritaire, les manifestations étant pacifiques, sans aucune menace sur l’ordre public.

Contradictions

La logique aurait voulu qu’elle soit traitée, en l’absence du président toujours malade, par le Premier ministre. Ce dernier s’est complètement effacé. Il faut dire que sur le dossier du gaz de schiste, Sellal s’est piégé par ses propres déclarations souvent contradictoires, parfois légères. Depuis le début de la polémique, le Premier ministre a annoncé des dates différentes pour l’entrée en vigueur de la décision d’exploitation, 2030, 2025, ou encore 2040.

Il a eu aussi des avis qui divergent sur le recours au gaz de schistes. En effet, le 1er juin 2014 en présentant le plan d’action du gouvernement à l’APN, Sellal avait déclaré que « se serait un péché de ne pas exploiter le gaz non conventionnel, car on va mettre l’avenir des générations futures en péril », sachant que « l’Algérie n’aura plus la possibilité d’exporter du gaz à partir de 2030 ». Alors que début 2015, il souligne que « l’exploitation du gaz de schiste n’est pas du tout à l’ordre du jour du gouvernement algérien ». Une stratégie qui a fini par jouer en sa défaveur auprès de la population du Sud qui s’est adressée directement au président de la République.

Le gouvernement n’a pas mesuré la colère de la population, mais il a surtout sous estimé sa capacité de mobilisation et sa détermination à faire arrêter ce projet.


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