Il y a deux ans, la prise d’otage sanglante de Tiguentourine

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Ce vendredi 16 janvier 2015 marquera le deuxième anniversaire de la prise d’otages du site d’exploitation gazière de Tiguentourine. D’une durée de trois jours, elle a été perpétrée par le groupe armé islamiste « El Mouaquiine Biddam » (Les Signataires par le Sang, groupe dissident d’AQMI). Elle a causé la mort d’une quarantaine d’otages. Retour sur cet évènement tragique.

Tout a commencé très tôt, le matin du 16 janvier 2013, lorsque des terroristes islamistes, venus en Algérie par le Mali et la Libye, attaquent un bus transportant des employés du complexe gazier de Tiguentourine, dans la wilaya d’Illizi. Les terroristes se divisent ensuite en deux groupes : un groupe attaque la base-vie du site tandis que l’autre prend d’assaut l’usine. Un agent de sécurité, Mohamed Lamine Lahmar, réussit à déclencher l’alarme pour avertir les travailleurs qu’une attaque est en cours. Son geste de bravoure lui coûtera la vie, mais permettra à plusieurs personnes de se mettre à l’abri à temps.

Dans les heures suivantes, les terroristes traquent les employés et les réunissent, tabassent ceux qui refusent de coopérer et tuent ceux qui tentent de s’enfuir. Les terroristes veulent mettre la main en priorité sur les travailleurs étrangers, la plupart des employés algériens sont laissés libres. Des bombes sont placées autour du site d’exploitation et sur plusieurs otages. Les terroristes réclament la fin de l’intervention militaire française au Mali. Les autorités algériennes refusent toute négociation. Au total 800 personnes sont prises en otage, dont 130 étrangers.

Le lendemain 17 janvier 2013, les militaires algériens, déjà déployés autour du site d’exploitation, prennent d’assaut la base-vie. Les circonstances dans lesquelles se sont déroulées les opérations de l’armée algérienne restent encore floues jusqu’à ce jour. Durant l’assaut 20 otages sont libérés, tandis que d’autres trouvent la mort. Les forces spéciales finissent par reprendre le contrôle de la base-vie durant la nuit du 17. Dans la nuit du 18 janvier, l’armée effectue un deuxième assaut, de la raffinerie cette fois, où sont retranchés les terroristes restants. L’opération dure plusieurs heures. La prise d’otages prend fin le 19 janvier 2013 lorsque l’armée algérienne parvient à reprendre le contrôle entier du site.

Au total, 39 otages étrangers et un algérien (l’agent de sécurité) perdent la vie durant l’attaque. 29 terroristes sont quant à eux éliminés, et 3 sont capturés. Au moins trois assaillants auraient néanmoins réussi à s’échapper. De nombreuses interrogations, notamment sur les circonstances de la mort des otages, et l’infiltration des terroristes sur le territoire algérien, restent toujours sans réponse jusqu’à aujourd’hui, près de deux ans après cet évènement tragique. Le site gazier de Tiguentourine a, quant à lui, repris sa pleine production en septembre 2014. Le complexe a été fortifié depuis, afin d’éviter qu’un tel évènement ne se reproduise.

 


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