Réformes : les conseils de la Banque mondiale aux pays comme l’Algérie

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Dans un rapport sur les perspectives économiques globales, publié mardi 13 janvier, la Banque mondiale revient sur la situation économique internationale, notamment dans la région MENA et en Algérie. Le document énumère certaines mesures que ces pays devraient prendre, afin d’améliorer la croissance de leurs économies respectives.

Des réformes structurelles sans cesse reportées mais nécessaires

La Banque mondiale estime que la région MENA fait face à « une longue liste de défis économiques ». Reprenant l’analyse du FMI, le rapport fait référence à la « croissance molle, le fort taux de chômage, la faible qualité de services, les entraves à la concurrence et à l’accès inégal à l’opportunité économique ». Les auteurs considèrent qu’il est impossible de stimuler cette faible croissance, qui ne suffit pas à créer de l’emploi, sans passer par « des programmes de réformes crédibles ».

Ces problèmes structurels sont pourtant anciens, à en croire le rapport. « Ces défis prédatent les soulèvements du printemps Arabe » et les mesures pour y faire face ont été « sans cesse reportées ». Ces pays doivent donc, selon la Banque mondiale, entreprendre des réformes structurelles profondes (règlementaires, institutionnelles…) et mettre en place des politiques fiscales, budgétaires et monétaires adaptées.

Réorientation des subventions

La Banque mondiale préconise un arrêt des subventions, qui sont mal ciblées et inefficaces. Dans les pays où le budget est déficitaire et la marge de manœuvre est « sévèrement réduite », il est conseillé de supprimer certaines subventions et orienter ces fonds « libérés » vers le comblement du déficit.

Dans le cas où l’Etat dispose d’une certaine aisance sur ce plan, l’institution internationale considère qu’il est plus judicieux d’allouer ces fonds à des « investissements prioritaires efficaces (…) et générateurs de croissance » ou à un « filet social mieux ciblé ». Ces dépenses mieux pensées ne doivent pas être seulement conjoncturelles, selon la Banque mondiale, mais doivent se poursuivre même en cas de remontée des prix du pétrole.

Encourager le secteur privé

Le rapport conseille également de libérer l’initiative privée, notamment dans les domaines où l’Etat n’a plus les moyens d’intervenir. En effet, la Banque mondiale estime, par exemple, que l’implication du « secteur privé dans la réalisation d’infrastructures  et le développement d’un marché de capitaux » solide sont deux mesures à même de « favoriser l’investissement à long terme ».

Les pays doivent donc veiller à favoriser l’émergence d’un secteur privé prospère et dynamique, d’après le document. Selon un sondage réalisé auprès d’entreprises, l’un des obstacles majeurs réside dans l’importance de la corruption.

La bonne gouvernance institutionnelle

Les pays de la région MENA, dont l’Algérie, doivent veiller à une plus grande transparence à tous les niveaux et se doter d’institutions saines. Un système judiciaire fiable qui protège l’investisseur et la propriété intellectuelle, un service public de qualité, l’allègement de la bureaucratie et de la règlementation (licences et permis) font parfois défaut selon la Banque mondiale.

Il existe également de nombreuses entraves au commerce, tels que des droits de douane et des réglementations « à la main lourde », des services logistiques peu fiables et des coûts du transport élevés. L’institution précise qu’il faut également veiller à une concurrence plus saine et loyale, où des entreprises « connectées » ne bénéficient pas de privilèges injustes. Elle préconise donc d’entreprendre les réformes nécessaires à la levée de ces différents facteurs de blocage.

Marché du travail et éducation

La Banque mondiale estime que les pays comme l’Algérie ont besoin de flexibiliser davantage le marché du travail (horaires, durée des contrats…). Il faut réduire l’écart qui existe entre l’emploi dans le secteur public et le secteur privé (salaires), selon la même source.

L’amélioration des perspectives économiques passe également par l’amélioration de l’éducation et par la mise en adéquation du système d’enseignement avec les besoins du marché du travail, notamment à travers une formation professionnelle de meilleure qualité et mieux ciblée, toujours selon la même source.


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