Réduction des importations : que cache la soudaine discrétion du gouvernement ?

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Le gouvernement algérien décide de s’attaquer à l’épineux dossier de la hausse des importations, mais peut-il réellement peser dans ce domaine ? Durant les derniers jours de décembre 2014, les différents ministres concernés par la question ont affiché leur détermination. Ils ont rivalisé de propositions et de déclarations solennelles, allant dans le sens d’une réduction des importations de l’Algérie.

Mais depuis quelques jours nous assistons à un changement de ton. L’offensive médiatique laisse désormais place à la discrétion la plus totale. Le ministre des Finances est introuvable. Censé être en première ligne dans ce dossier, le ministre du Commerce a disparu.

L’Algérie aurait-elle été rappelée à l’ordre par les organismes internationaux et ses partenaires ?

Les accords internationaux réduisent toute marge de manœuvre

La question se pose, en effet, dès lors que notre pays est lié par des accords à ces différentes entités extérieures. Tout d’abord, l’Algérie et l’Union européenne sont signataires d’un accord de libre-échange, ce qui rend difficile voire impossible la mise en place de barrières supplémentaires, qu’elles soient tarifaires (droits de douane et autres taxes) ou non tarifaires (quotas, normes, licences…).

Par ailleurs, l’Algérie s’est lancée dans un processus d’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Cela constitue, sur instruction du président de la République, une priorité pour le gouvernement. Or, il est impensable que les « futurs partenaires » au sein de l’OMC voient d’un bon œil les récentes déclarations de nos ministres sur leur volonté de réduire les importations du pays.

De plus, les statuts du Fonds monétaire international (FMI), dont l’Algérie est signataire, stipulent dans l’Article 8 que les États-membres ne peuvent imposer « des restrictions à la réalisation de paiements et transferts afférents à des transactions internationales courantes ». Comprendre : les pays membres n’ont pas le droit d’entraver le commerce international.

Un problème structurel et non conjoncturel

L’Algérie essaye donc de « ménager la chèvre et le choux » à travers des mesures à la limite de l’infraction aux accords internationaux qui régissent les échanges commerciaux mondiaux, sans pour autant clairement franchir le pas.

En réalité, le fond du problème est ailleurs. Le véritable enjeu se situe au niveau de la structure de l’économie nationale, trop orientée vers la consommation extérieure : les tentatives de réduction des importations qui ne s’inscrivent pas dans une politique économique cohérente visant à promouvoir la production et la substitution aux importations, sont vouées à l’échec


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