Saad Damma, P-DG de Mobilis, a annoncé, ce lundi 12 janvier, que son entreprise attendait la fin des travaux actuels du Stade 5 Juillet pour programmer le match amical entre le Real Madrid et une équipe algérienne. Cette énième déclaration s’ajoute à de précédents prétextes expliquant la non-venue du club espagnol, la plus récente étant le calendrier des matchs surchargé du Real. Cela fait donc près de deux ans que Saad Damma annonce la venue du Real Madrid en Algérie. Deux longues années durant lesquelles le club madrilène a eu le temps suffisant pour remporter sa dixième ligue des Champions.
Une somme exorbitante
Plusieurs polémiques sont apparues durant cette période, en premier lieu la somme qui sera payée pour jouer à un match amical avec le Real Madrid. Bien qu’aucun chiffre n’ait été annoncé, le Real Madrid reçoit généralement entre 3 et 5 millions d’euros par match amical joué à l’extérieur. Une somme exorbitante que Saad Damma a justifié en déclarant que « rien n’est trop cher à nos yeux pour faire plaisir au peuple algérien».
Une autre polémique a été l’attitude jugée complaisante de Mobilis à faire respecter au Real Madrid le contrat signé. L’entreprise publique de téléphonie avait en effet l’opportunité de forcer le Real Madrid à honorer le contrat avant la fin de la saison dernière. Mobilis n’a néanmoins pas insisté face au refus de l’entraîneur de Madrid, Carlo Ancelotti, de jouer un match amical alors que le championnat espagnol n’était pas encore terminé. Ancelotti, en tant qu’entraîneur, ne disposait pas d’un droit de véto particulier sur la question. C’est donc Mobilis qui a préféré éviter la confrontation alors qu’elle aurait été dans son droit. Les désirs du Real Madrid ne devraient clairement pas faire l’objet de complaisance.
Perpétuel effet d’annonce
Mobilis est aujourd’hui l’une des plus grandes entreprises algériennes par le chiffre d’affaires. Son rôle dans le secteur des télécommunications est stratégique pour l’Algérie, que ce soit économiquement ou sur le plan des innovations. Pourtant, sa gestion d’un dossier aussi trivial laisse perplexe. Il semble tout à fait anormal qu’une entreprise de l’envergure de Mobilis n’ait pas réussi en près de deux ans à concrétiser la venue d’un club de football pour jouer un simple match amical sans enjeux.
Une autre explication de la situation serait que Mobilis chercherait simplement à profiter d’un perpétuel effet d’annonce. L’idée serait donc pour le P-DG de Mobilis de déclarer périodiquement que « le Real Madrid va venir en Algérie » afin de démarquer Mobilis de la concurrence. Cette théorie expose un autre problème, qui est que la parole d’un Président directeur général (P-DG) d’une grande entreprise publique se doit d’être rare et précieuse.
Cette parole se doit d’être axée sur des projets ambitieux pour son entreprise et pour le pays. Cette parole doit se porter sur des sujets sérieux, et elle ne doit normalement surtout pas porter sur des sujets à l’importance tout à fait relative, comme l’organisation d’un match amical avec une simple équipe de football comme le Real Madrid. Mobilis mérite mieux, et l’Algérie mérite mieux.
