Marche contre le terrorisme à Paris. Les partis politiques divisés sur la participation de Lamamra

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La participation officielle de l’Algérie à la marche contre le terrorisme dimanche à Paris suscite des réactions différentes au sein de la classe politique. Le FLN, salue la présence du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra aux côtés des dirigeants du monde pour dénoncer le terrorisme. « L’Algérie, qui a souffert pendant de longues années des affres du terrorisme est solidaire avec toutes les initiatives qui ont pour objectif de lutter contre ce phénomène », précise à TSA Saïd Bouhadja, membre du bureau politique du parti, qui s’interroge sur les polémiques qu’a suscitées cette participation. « Les principes de l’Algérie en ce qui concerne le terrorisme sont clairs. Nous sommes contre la violence et l’extrémisme, et ce sont les deux seuls messages à retenir de la présence algérienne à Paris », soutient-il.

« Qui tue qui »

Mais pour le FNA de Moussa Touati l’Algérie n’avait rien à prouver : « Nous avons vaincu seul l’extrémisme et la violence des terroristes. Que faisait la France lorsque nous étions confrontés au terrorisme ? Quels messages avons-nous reçu de Paris ? Le « Qui tue qui », sans oublier l’enquête sur les moines de Tibhirine », poursuit Touati. Pour le président du FNA, François Hollande a voulu faire de l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo « un deuxième 11 septembre avec des arrières pensées purement électoralistes ».

« Présence symbolique »

Le parti d’Amar Ghoul TAJ invite l’opposition à s’intéresser « aux questions de fond qui préoccupent les algériens comme le développement et la révision de la Constitution au lieu de s’arrêter sur des détails et de tirer sans raison sur les actions du pouvoir ». « La présence de l’Algérie à Paris était symbolique. C’était pour dire non au terrorisme, non au crime », précise Nabil Yahyaoui, chargé de communication au sein du parti.

« L’Algérie ne doit pas être en marge »

Attman Mazouz, chargé de communication au RCD, estime que « l’Algérie ne doit pas être en marge de la condamnation unanime du terrorisme et des atteintes aux libertés ». « Même si Lamamra vient par sa participation à la marche parisienne donner toute la contradiction au discours officiel et aux actes des autorités qui interdisent aux Algériens de marcher et manifester dans leur propre pays, ainsi que l’absence de condamnation lorsqu’il s’agit de dizaines d’Algériens qui tombent sous les balles des terroristes ; la présence algérienne dans une telle marche a son importance », ajoute notre source. Le RCD espère qu’avec ce précédent, « le gouvernement algérien aura l’audace et le même souci de défendre les libertés et la démocratie dans le pays ».

« Présence naturelle »

Le MPA évoque une « présence naturelle ». « Nous étions les premiers engagés dans le combat contre le terrorisme. En tant que parti républicain et démocrate on trouve naturel le déplacement de monsieur Ramtane Lamamra à Paris ».

« Nous ne sommes pas Charlie »

Mais le MSP n’est pas d’accord. Le parti affirme que l’Algérie n’avait pas à être représentée dans cette manifestation « en raison de la présence de caricatures blasphématoires du prophète Mohamed (QSSL) ». « Nous ne sommes pas Charlie mais nous sommes contre l’intégrisme. Nous sommes avec l’humour engagé mais contre l’humour lâche », souligne Abderrezak Mokri, président du MSP. Pour Mokri, Lamamra aurait mieux fait de rentrer en Algérie après avoir présenté ses condoléances à François Hollande à l’Elysée. Comme l’a fait son homologue marocain.


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