Subventions : l’Algérie est-elle une exception ?

Le Cabinet britannique Control Risks, dans son dernier rapport, revient notamment sur la situation économique et sécuritaire dans la région MENA. Les données permettent de faire une comparaison entre l’Algérie et les autres pays.

Subventions des prix de l’énergie : « une pression majeure »

Les pays producteurs de pétrole se distinguent par de fortes subventions sur les prix de l’énergie. Ils y consacrent une part non négligeable de leurs PIB, allant de 6% pour les Emirats Arabes Unis (EAU) à près de 12% pour l’Irak, selon le document. L’Algérie subventionne les produits énergétiques à hauteur de 11%, le deuxième taux le plus important dans la région, toujours selon la même source.

De l’autre côté, on retrouve les pays importateurs de pétrole comme le Maroc, la Jordanie ou l’Egypte. En 2011, Rabat consacrait moins d’1% de son PIB au soutien des prix de l’énergie, alors qu’en 2012 le document indique que la part du PIB dédiée à ces mesures était désormais nulle.

L’Egypte a fortement réduit ses subventions, passant de plus de 10% du PIB en 2011 à environ 6% en 2012. Idem pour la Jordanie qui baisse son taux de 6% à 4% du PIB, selon le rapport.

On remarque que les pays pétroliers dédient une part plus importante à ce soutien des prix qu’à la santé et à l’éducation. On remarque que la Jordanie, le Maroc et l’Algérie sont les « meilleurs élèves » en termes de part du PIB consacré à la santé avec respectivement 10%, près de 7% et 6%.

Déficits budgétaires : une tendance qui s’inverse

Le schéma se répète : les pays de la région sont partagés en deux groupes, les pays exportateurs contre les importateurs de pétrole. Les premiers ont, pour la plupart, des excédents budgétaires (12% du PIB pour l’Arabie Saoudite, 11% pour les Emirats Arabes Unis, 9% pour Oman et 5% l’Iraq en 2011). L’Algérie était pratiquement à l’équilibre.

Dans le même temps, le Maroc et la Jordanie ont connu un déficit budgétaire de 6% du PIB, contre environ 10% pour l’Egypte.

En revanche, sur la période 2013-2014, on remarque une inversion de tendance : les excédents des pays pétroliers se réduisent drastiquement (voire deviennent déficitaires, à l’image de l’Algérie avec -4% ou de l’Irak à -3% en 2014). De leur côté, les pays importateurs, comme le Maroc et la Jordanie, voient leurs déficits se réduire progressivement (-5% pour le Maroc).


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