Sidi Saïd : Bouteflika mérite qu’on « le porte sur nos épaules » !

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« Nous sommes reconnaissants à notre président Abdelaziz Bouteflika pour tout ce qu’il fait en faveur de la Nation et des travailleurs », a déclaré Abdelmadjid Sidi Saïd dans un discours prononcé à l’ouverture du 12e congrès de la Centrale syndicale ouvert ce dimanche 4 janvier à Alger.

Bouteflika mérite qu’on « le porte sur nos épaules » !

Sidi Saïd plébiscité pour un nouveau mandat à la tête de l’UGTA, a beaucoup parlé de Bouteflika dans son discours. Il en a même consacré l’essentiel de son intervention. Devant une assistance qui lui était quasiment acquise et face à plusieurs  ministres, le patron de la Centrale syndicale a affiché sa fierté de présider « une organisation de la république algérienne ». « Je suis fière d’appartenir à une organisation qui place la sécurité, la stabilité de la République avant tout », a-t-il dit avant d’énumérer « les décisions historiques» prises par le président Bouteflika en faveur des travailleurs, notamment la « suppression du 87bis, la revalorisation de la retraite et l’augmentation des salaires ». « Rien que pour ces acquis, le Président mérite qu’on le porte sur nos épaules ».

Visiblement très confiant et soulagé d’avoir écarté ses adversaires, le secrétaire général de l’UGTA a continué de parler de Bouteflika en le qualifiant d’homme « qui a restauré la paix »  en prenant la décision difficile et courageuse d’aller vers la réconciliation nationale. À en croire Sidi  Saïd, « c’est grâce à Bouteflika que l’Algérie a conforté sa souveraineté en ayant effacé sa dette ».

Alliance avec le gouvernement

Le secrétaire général de l’UGTA a également défendu son alliance avec le gouvernement. « Plus je suis proche du gouvernement, plus j’ai des chances d’arracher des acquis au profit des travailleurs », a-t-il expliqué. Comprendre : l’époque où la Centrale syndicale menaçait de recourir à la grève pour arracher des droits en faveur des travailleurs est révolue. « Wellah  (je vous jure), nous n’aurons rien si nous optons pour la confrontation avec le gouvernement », a promis Sid Saïd.

Les grèves inefficaces

Pour  étayer ses propos, il revoie l’assistance aux multiples grèves menées par les syndicats autonomes : « Nous avons assisté à des grèves qui ont duré plusieurs jours, et dans certains cas un mois, sans aucun résultats concret ». Pour Sidi Saïd, « l’UGTA a un doctorat dans les grèves, mais le diplôme qui me conduit en péril, je n’en ai  pas  besoin ! ». Avant d’exprimer sa colère de voir « les ministres souvent accablés ».

À la fin du discours, une motion de soutien au Président a été lue par un syndicaliste. Dans sa lettre adressée aux congressistes, lue par son conseiller, Bouteflika a rendu  hommage à la Centrale syndicale, l’appelant à  accompagner le gouvernement dans la mise en  œuvre du programme  quinquennal.

Le Snapest appel à  plus d’ouverture syndicale

Alors que Abdelmadjid Sidi Saïd a été plébiscité à la tête de l’UGTA pour un nouveau mandat, Meziane Meriane, porte-parole du Syndicat national des professeurs et enseignants du secondaire et technique (Snapest), revendique « plus d’ouverture dans le monde syndical ».

Meziane Meriane a expliqué, en marge du congrès de l’UGTA dont les travaux ont commencé ce dimanche 4 janvier à l’hôtel El Aurassi à Alger, que « l’ouvrier et le fonctionnaire algériens doivent choisir librement là où ils veulent activer ». « Il ne faut pas tout fermer avec une seule Centrale syndicale et parler de liberté », ajoute-t-il.

En réponse à Sidi Saïd, qui a préconisé de privilégier le dialogue et d’éviter les grève, le porte-parole du Snapest a répondu : « Lorsqu’on voit des dérives et on se tait, je ne crois pas que ce soit une bonne chose. S’il faut faire des grèves pour éviter les dérives, alors vive la grève ».


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