France. La haine de l’islam, un sujet qui fait vendre

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En France, écrire sur l’Islam devient soit un effet de mode soit la meilleure façon de vendre. Les polémiques s’enchaînent et à chaque jour sa nouvelle histoire. Il y a tout d’abord Éric Zemmour qui évoque sa volonté de « déporter » quelques 5 millions de musulmans hors de l’Hexagone tout en faisant la promotion de son essai Le suicide français.

Puis les trois événements de Joué-lès-Tours, Dijon et Nantes qui ont été largement commentés avec à chaque fois l’hypothèse avancée par les médias que les auteurs des faits soient liés à une mouvance islamiste. Ce qui s’est avéré faux dans deux des cas et toujours en vérification pour le drame de Joué-Lès-Tours. L’islam a donc marqué l’actualité française ces derniers mois et il faut croire que ce n’est pas fini… En effet, l’année s’achève sur une énième polémique et cette fois, c’est au tour de l’écrivain Michel Houellebecq d’en profiter.

Un auteur coutumier du fait

Depuis une dizaine de jours, la sortie de son prochain roman alimente abondamment les pages des journaux français et trouve même un écho dans les médias anglophone et hispanophone (Houellebecq fait partie des écrivains français les plus traduits dans le monde). Pas encore publié et lu par quelques critiques seulement, le roman en question s’arrachera assurément dès sa sortie, le 7 janvier prochain.

Et pour cause, Soumission est annoncé comme le livre-choc de la rentrée. Le titre qui fait une référence directe à l’Islam n’est qu’un avant-goût du roman qui met en scène un chef d’État français musulman, répondant au nom de Mohammed Ben Abbès, président du « parti islamiste : Fraternité musulmane ». Élu à la tête de la présidence française en 2022 à la fin du second mandat de Hollande et après un accord entre l’UMP et le PS pour faire barrage à Marine Le Pen, le nouveau président ne jure que par deux mesures phares : la réforme de l’éducation nationale et l’instauration de la polygamie. Le tout, narré par un professeur d’université, dénommé François…

Voilà qui risque de détonner si on tient compte du passif de l’auteur, coutumier des provocations en tous genres et dont le regard sur l’Islam n’est pas des plus bienveillants. Prix Goncourt en 2010, Michel Houellebecq indiquait déjà en 2001 au magazine français LIRE : « La religion la plus conne, c’est quand même l’islam ». Une phrase pour laquelle il avait été poursuivi en justice accusé de « complicité d’incitation à la haine raciale » avant d’être finalement relaxé.

Les réactions

Le retour de l’auteur, après une longue absence, risque de provoquer la « polémique de 2015 », se demande Le Point qui dresse tout de même un portrait positif du roman dans lequel il ne faudrait pas voir un repli « identitaire » mais plutôt un débat sur la place de l’islam dans le champ politique.

Pour défendre l’écrivain et rejeter le parallèle fait avec Zemmour, certains soulignent la nature du livre, qui est avant tout un roman et non un essai. C’est le cas d’Olivia de Lamberterie, critique littéraire française, qui appelle à « ne pas confondre Houellebecq avec ses personnages » et qui explique sur Europe 1 : « que le romancier a une responsabilité artistique mais pas politique ».

Pour Marianne, Houellebecq dépeint surtout « l’effacement de la Nation française » plutôt que le « danger de l’islamisme ».

Tariq Ramadan, interrogé par Le Point, conseille pour sa part aux musulmans de prendre « une distance critique » afin de ne pas tomber dans le « piège » et ajoute que les auteurs comme Houellebecq ou Zemmour « instrumentalisent la peur des gens » en surfant sur une « vague marketing ».

Les réseaux sociaux s’enflamment peu à peu :


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