Chute des prix du pétrole. Les solutions de facilité du gouvernement

Bouteflika-malade-

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé, mercredi 24 décembre, de nouvelles restrictions budgétaires. Dans un contexte de chute du cours du pétrole, deux nouvelles mesures importantes ont été annoncées. Des mesures qui montrent que l’Exécutif n’a pas anticipé une baisse des prix du baril, qui a pourtant débuté il y a plus de six mois. Elles illustrent également le manque d’imagination du gouvernement et surtout l’absence de courage pour prendre des mesures impopulaires, mais salutaires pour le pays.

En premier lieu, le gouvernement a annoncé le gel des recrutements dans la fonction publique pour l’année 2015. Cette décision aura un impact négatif dans plusieurs régions de l’Algérie où la fonction publique représente l’unique secteur pouvant absorber le chômage, notamment au Sud du pays en proie à des tensions sociales depuis quelques années. De plus, la fonction publique, qui connait des problèmes évidents d’organisation, souffre déjà d’un manque criant d’effectifs, comme le montrent les interminables files d’attente devant les daïras et les mairies.

Un secteur stratégique et structurant

En second lieu, le gouvernement a aussi annoncé la réduction de certains grands projets. Précisément les tramways et les chemins de fer. Cette annonce donne l’impression que les projets en question, ont été initialement décidés sans études préalables. Autrement dit, si la viabilité de ces projets avait été prouvée, comment expliquer que le gouvernement puisse décider de les couper aussi promptement ?

La décision de réduire les projets ferroviaires soulève, quant à elle, des interrogations. Les transports sont, aux côtés des télécommunications et de l’énergie, un secteur stratégique et structurant pour le développement d’un pays. Remettre en question des projets dans le ferroviaires c’est prendre le risque de ralentir le développement économique et d’aggraver la vulnérabilité de l’Algérie à l’égard des hydrocarbures.

L’Ansej et les subventions épargnées

En réalité, le gouvernement aurait dû commencer par opérer des coupes ailleurs. À commencer par l’Ansej. Ce dispositif, qui coûte plusieurs milliards de dollars par an, a démontré son inefficacité et son inutilité. La majorité des projets financés échouent. Les sommes prêtées sont rarement remboursées. Il serait plus équitable d’orienter ces sommes vers l’emploi direct.

Ensuite, le gouvernement peut s’attaquer à certaines subventions inutiles. On ne comprend toujours pas pourquoi Coca Cola, Pepsi, Hamoud Boualem, Danone et de nombreux autres industriels continuent d’acheter du sucre subventionné par exemple. On ne comprend pas pourquoi les carburants sont toujours vendus à un prix très bas, y compris à des expatriés étrangers. Et les exemples sont nombreux.

Mais avec un important déficit de légitimité, le pouvoir peut-il aujourd’hui prendre des décisions courageuses pour faire face à la crise ?


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