Les prix du pétrole, qui ont atteint lundi 8 décembre leur plus bas niveau en cinq ans, poursuivront-ils leur baisse en 2015 ? Selon une enquête de l’agence Reuters menée auprès de 30 économistes, publiée ce lundi 22 décembre, les cours du baril de Brent devraient remonter l’an prochain à 74,30 dollars, et à 80,30 en 2016, contre 61,67 actuellement.
Pression sur les membres non-Opep
L’enquête précise que les prix de l’or noir rebondiront sans doute au second semestre 2015, la production hors Opep s’adaptera à la baisse des cours alors que la demande se redressera. Selon les économistes et les analystes interrogés par Reuters, la décision de l’Opep de garder inchangée sa production met la pression sur les producteurs hors cartel, notamment les extracteurs américains de pétrole de schiste pour réduire leur production.
« Avec un prix en baisse, la production d’huile de schiste est moins intéressante, alors qu’il faut investir pour qu’elle continue de croître », explique Carsten Fritsch pour la Commerzbank. Pour Natalie Rampono, analyste chez ANZ, un pétrole à moins de 60 dollars n’est pas rentable pour l’exploitation de l’huile de schiste aux Etats-Unis. « Nous pensons que 60 dollars le baril sera le niveau plancher auquel les producteurs de pétrole de schiste en pleine expansion aux États-Unis commenceront à sentir le vent du boulet », estime-t-elle. « Les baisses de production au-dessus de ce niveau seront limitées à d’autres producteurs de pétrole, plus petits, à des coûts plus élevés, aux États-Unis et au Canada. Toutefois, nous pensons que cela prendra 6 à 12 mois pour que ces réductions commencent à se voir », a-t-elle ajouté.
L’Opep refuse de baisser sa production
Des pays influents de l’Opep ont réitéré ce week-end leur décision, prise fin novembre dernier, de ne pas baisser leur production pour stopper la baisse des prix de l’or noir. Réunis ce week-end à Abou Dhabi, les monarchies du Golfe membres du cartel, l’Arabie Saoudite en tête, ont haussé le ton face aux producteurs hors Opep. « S’ils décident de réduire leur production, ils seront les bienvenus. (…) L’Arabie Saoudite ne va certainement pas réduire la sienne », a déclaré le ministre saoudien du pétrole, Ali al-Nouaïmi, rapporte le quotidien Le Monde. « Je ne pense pas que nous avons besoin de réduire. Nous avions donné une chance aux autres et ils n’étaient pas disposés à le faire », a assuré son homologue koweïtien Ali al-Omair.