Réactions timides de la classe politique après l’appel au meurtre de Kamel Daoud

daoud

Les réactions de la classe politique algérienne, après l’appel au meurtre de Kamel Daoud par Abdelfatah Hamadache, peuvent être qualifiées au mieux de timides.  Mis à part le RCD qui a exprimé « son entière solidarité à Kamel Daoud » et le Mouvement Populaire Algérien (MPA) d’Amara Benyounes qui a condamné « avec la plus grande vigueur ces propos criminels et leur auteur », les autres partis politiques algériens restent silencieux malgré la gravité des déclarations.

Sans surprise, le FLN, que Daoud avait déclaré « détester », n’a pas réagi à l’appel au meurtre. Pas de réaction non plus du RND, du Parti des Travailleurs ou du FFS. De manière générale, les partis algériens n’ont jamais été du type à réagir au quart de tour sur les sujets de société. Cette affaire ne semble pas faire exception, probablement par souci de ne pas évoquer un sujet peut-être tabou.

Les partis islamistes tels que le MSP ou Ennahda, qui disposaient pourtant d’une opportunité de se désolidariser des propos extrêmes tenus par Hamadache, ont eux aussi gardé le silence. Peut-être craignaient-ils de se mettre à dos leur base populaire conservatrice, peu encline à comprendre un tel soutien.

En outre, le silence du gouvernement se fait assourdissant. Seul le ministre de la Communication Hamid Grine a condamné « toute menace contre tout citoyen et évidemment contre Kamel Daoud. Le ministre de la Justice Tayeb Louh a quant à lui surpris par sa placidité au sujet de cette affaire, déclarant laconiquement que : « Si quelqu’un se sent victime d’un préjudice,il peut déposer une plainte devant la justice » sans condamner les propos obscurantistes. Pourtant, Hamadache s’est autoproclamé juge et s’est substitué à la justice, la seule habilitée à condamner.

Le gouvernement semble être sur la corde raide dans cette situation. La déclaration du ministre de la Communication montre que le gouvernement a conscience de la gravité de la situation. Cependant, le gouvernement ne semble pas souhaiter condamner unanimement les propos de Hamadache, craignant que ce soit interprété comme un soutien à Kamel Daoud, un intellectuel opposé au système en place.


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