Les entreprises publiques, un boulet pour l’économie algérienne

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Alors qu’il semblait difficile de voir la réputation d’Air Algérie se dégrader encore plus, la compagnie aérienne a connu cette fin de semaine un nouvel épisode de gestion catastrophique. En effet, une situation s’est développée à l’aéroport d’Alger ce week-end avec l’annulation ou le report à plusieurs heures de la plupart des vols domestiques. Ces reports ou annulations, ajoutés à l’absence totale de communication de la part d’Air Algérie, ont mené au chaos.

Les conditions dans lesquelles les passagers d’Air Algérie ont été traités entre jeudi et vendredi ne sont malheureusement plus exceptionnelles. Elles sont la résultante d’un constant mépris de la compagnie envers ses clients et d’une incompétence atteignant des sommets. Ces maux ne touchent pas uniquement Air Algérie, en réalité, toutes les entreprises publiques sont concernées.

Ces maux trouvent leur source notamment dans les monopoles stratégiques que détiennent plusieurs entreprises publiques comme Air Algérie, Naftal ou Algérie Télécom. Naftal par exemple n’arrive pas régulièrement à satisfaire la demande en carburant, tandis qu’Algérie Télécom a démontré sa difficulté à proposer une offre internet de grande qualité. L’état refuse d’ouvrir certains marchés à la concurrence, et préfère laisser les entreprises publiques continuer à jouer un rôle social, plutôt qu’un rôle économique. Cela se traduit par des entreprises en sureffectif dans le but d’absorber une partie du chômage. En échange, l’Etat subventionne sans compter des entreprises déstructurées, devenues des symboles de l’impunité et de l’incompétence.
Une autre source du problème est l’impunité des responsables, qui malgré des actes de mal gérance continuent de garder leurs emplois.

Néanmoins, si certaines situations sont bien le fruit de l’incompétence des chefs d’entreprises publiques, d’autres sont en dehors de leur contrôle. Pour mieux comprendre la situation, il est important de souligner l’opacité qui entoure la nomination des gestionnaires du secteur public et de s’interroger pour savoir à qui les dirigeants des entreprises publiques rendent compte.

Les entreprises publiques sont, de fait utilisées par une frange comme vecteur d’emplois pour leurs proches. En clair, certains utilisent les entreprises publiques pour trouver un emploi aux membres de leurs familles ou leurs amis. Une scène récurrente pour les chefs d’entreprises publiques, lorsqu’ils envisagent de sanctionner un employé, est de vérifier si la personne en question a été parachutée à son poste par quelqu’un de plus haut placé. Les personnes bénéficiaires de ces emplois, de par l’influence de leur bienfaiteur, sont par conséquent levées de tout devoir de responsabilité dans leur emploi.

Ces situations néfastes font qu’aujourd’hui les entreprises publiques représentent un boulet pour l’économie nationale. Tant que le statu quo perdure, la situation ne s’améliorera jamais.


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