Les litiges commerciaux avec les entreprises étrangères, nouvelle gangrène de l’économie algérienne

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Le feuilleton de l’avion d’Air Algérie saisi à Bruxelles approche de sa fin. La compagnie aérienne, après de nombreuses tractations, s’est résolue à payer les deux millions de dollars réclamés par la société K’AIR BV. Ce montant s’ajoute aux sommes conséquentes déboursées par Air Algérie en frais d’avocats durant les années qu’a duré la procédure arbitrale. Toutefois, Air Algérie n’en a pas encore fini avec les procédures d’arbitrage. En effet, une affaire oppose Air Algérie au groupe de BTP canadien SM, ce dernier réclame 120 millions d’euros pour rupture abusive de contrat. Le verdict est attendu dans les prochaines semaines.

Des dizaines de litiges en cours

Les procédures dans lesquelles la compagnie aérienne est engagée ne sont pas des cas uniques en Algérie. Une nouvelle tendance est apparue ces dernières années, avec la multiplication des litiges avec des compagnies étrangères. Selon nos informations, des dizaines d’entreprises et d’administrations algériennes dont la Banque d’Algérie sont engagées dans  des litiges avec des groupes étrangers. Les conflits portent généralement sur des contestations de contrats ou des problèmes de transfert de dividendes.

La nouvelle corruption

La multiplication des litiges force à s’interroger sur les réels bénéficiaires de cette situation. Les premiers bénéficiaires semblent être les cabinets d’avocats, qui reçoivent d’énormes sommes pour défendre les entreprises algériennes. Mais les grands bénéficiaires de ces litiges semblent bien être les intermédiaires. Apparaissant de nulle part, ces intermédiaires approchent les entreprises étrangères en leur promettant d’arranger les choses, en échange d’une commission. C’est la nouvelle corruption qui a remplacé celle de l’obtention des contrats.

La mécanique semble tellement bien huilée que souvent, les litiges n’arrivent même pas au tribunal d’arbitrage et sont réglés à l’amiable entre les parties. Face à une mécanique si bien rodée, il n’est pas possible d’exclure que certains litiges soient créés artificiellement afin de maintenir le cycle d’enrichissement des intermédiaires, qui ont trouvé là un substitut idéal aux commissions qu’ils touchaient auparavant sur les contrats publics.

Au-delà du coût financier que ces litiges font peser sur le pays, c’est surtout le coût en terme d’image qui affecte le plus l’Algérie sur la scène internationale. Les litiges gangrènent tellement les relations économiques qu’aujourd’hui, à l’étranger, les chefs d’entreprises évoquent plus ces conflits que les opportunités présentes en Algérie. Si rien n’est fait pour lutter contre ce phénomène, l’image de l’Algérie reculera bien assez vite de vingt années en arrière à l’international.


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