France. Les musulmans au cœur d’une nouvelle polémique

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Lors d’une interview datant du 30 octobre et donnée au journal italien Corriere della Sera, le polémiste français Eric Zemmour s’est, une nouvelle fois, illustré en répondant aux questions du journaliste Stefan Montefiori sur l’identité française et l’assimilation.

La déportation des musulmans de France : une solution envisageable

Quelques extraits… « Mais alors que suggérez-vous de faire ? Déporter 5 millions de musulmans français ? » Eric Zemmour rétorque alors au journaliste italien : « Je sais, c’est irréaliste mais l’histoire est surprenante. Qui aurait dit en 1940 que un million de Pieds noirs, vingt ans plus tard, seraient partis d’Algérie pour revenir en France ? Ou bien qu’après la guerre, 5 ou 6 millions d’Allemands auraient abandonné l’Europe centrale et orientale où ils vivaient depuis des siècles ? ».

Toujours alarmiste, le polémiste issu d’une famille juive originaire d’Algérie, surfe sur ses sujets de prédilection, à savoir l’immigration et les musulmans, « Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation d’un peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile. Des millions de personnes [vivent ici], en France, [mais] ne veulent pas vivre à la française. » Des déclarations auxquelles il ajoute : « Les musulmans ont leur propre code civil, le Coran. Ils vivent entre eux, dans les banlieues que les Français ont été contraints de quitter ».

Cette interview, passée inaperçue, a été largement reprise et commentée par les médias et personnalités politiques suite à un article du leader du Front de gauche,  Jean-Luc Mélenchon signalant « les délires » de Zemmour.

Les réactions de la classe politique

Cette fixation sur l’identité française et la non-assimilation des musulmans est tournée en dérision sur les réseaux sociaux avec un hashtag #ZemmourDeporteMoi. Plusieurs organismes sont montés au créneau comme l’Observatoire national contre l’islamophobie qui appelle les pouvoirs publics à agir face à ces propos « scandaleux ». SOS Racisme a, d’ailleurs, déposé une plainte contre l’auteur et rappelle qu’il a déjà été jugé coupable d’incitation à la discrimination raciale en février 2011.

Les personnalités politiques réagissent peu à peu en faisant part de leurs consternations. Sur la chaîne parlementaire LCP, des députés de droite et de gauche sont revenus sur cette « provocation ».

« On atteint le délire absolu… Le type est barré… », déplore Philippe Doucet, député PS. C’est un « pétage de plombs, il dérive complètement » ajoute la député UMP, Laure de la Raudière. Au sommet de l’État français, c’est le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, (attendu jeudi à Alger) qui a condamné, hier soir, « avec une extrême fermeté » les propos de Zemmour et réagi par un communiqué en affirmant son « soutien aux musulmans de France odieusement attaqués ». Des propos qui passent mal quelques jours après le discours de François Hollande sur l’apport de l’immigration à la France.

Pour calmer cette énième polémique, le journaliste italien déclare aujourd’hui au Figaro que ni lui ni le polémiste n’auraient employé le mot « déportation » et qu’il aurait lui-même ajouté ce terme ultérieurement lors de la retranscription de l’échange.


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