Zahia Ziouani : une Algérienne femme d’influence en France

Ziouani Zahia

Si vous ne la connaissez pas encore, retenez bien son nom. La chef d’orchestre franco-algérienne vient de se voir décerner le prix de la Femme d’Influence dans la catégorie « coup de cœur » par le club Génération Femmes d’Influence. Une récompense de plus pour cette artiste à la renommée internationale.

Retour sur un parcours atypique

Né en 1978 à Paris, c’est très jeune que Zahia Ziouani éprouve un intérêt grandissant pour la musique lyrique. Poussée par des parents amateurs de ce genre, elle intègre à sept ans le Conservatoire de Pantin. Diplômée de musicologie, elle est aujourd’hui l’une des rares femmes dans le monde des chefs d’orchestre. Un parcours hors du commun pour une femme issue de l’immigration et ayant grandi dans le 93.

« Pour progresser, il faut travailler »

Des préjugés que Zahia Ziouani bouscule par la force de son travail et une volonté à toute épreuve. À 17 ans, elle est repérée par Sergiu Celibidache, grand maestro roumain, qui la choisit pour intégrer ses cours et c’est avec audace qu’elle monte son propre orchestre symphonique à seulement 20 ans. Désormais, le Divertimento regroupe plus de 70 musiciens aux parcours différents et se produit partout dans le monde, autant dans des salles prestigieuses que dans des quartiers. Persévérante, Zahia Ziouani a su gagner en légitimé dans un monde musical très exigent. Plusieurs fois décorée, elle est promue Chevalier de l’Ordre National du Mérite Français et se voit décerner le Premier Prix de Musique par le président algérien en 2007. En reconnaissance de son engagement, elle accompagnera aussi François Hollande lors son voyage officiel à Alger en 2012.

Le carrefour musical

Se disant elle-même très attachée à ses racines, Zahia Ziouani ne s’encombre pas de frontières. Elle les traverse régulièrement pour passer de Paris à Alger, où elle dirige l’Orchestre symphonique national d’Algérie depuis 2007. Elle a aussi collaboré avec des musiciens africains lors de concerts avec les orchestres symphoniques de Tunis et du Caire et donné de multiples représentations dans le monde.

Adepte du mélange des genres et intéressée par la musique arabo-andalouse, elle incorpore ses sonorités dans son répertoire et souhaite partager sa musique avec toutes les catégories sociales, que ce soit en France ou en Algérie.

Comme elle l’indique dans sa biographie, La chef d’orchestre, sortie en 2010, son objectif n’est pas de diriger seulement « pour un public de diplomates, de connaisseurs ou de chefs d’entreprise, mais aussi de toucher des publics populaires, des gens qui n’avaient peut-être jamais assisté à un concert ».

Un investissement personnel qui la pousse à prendre la direction du Conservatoire de musique et de danse de la ville de Stains en Seine-Saint-Denis, pour démonter les barrières culturelles et permettre l’accès à la musique classique à des jeunes.


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