Salaires des députés. La majorité et l’opposition se démarquent des revendications et chargent les initiateurs du projet

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Qui est derrière le projet de loi modifiant et complétant le statut du député, prévoyant notamment une forte hausse des salaires et de nombreux avantages ? Depuis la révélation du document, jeudi soir, par TSA, les députés sont sous le feu des critiques, notamment sur les réseaux sociaux où de nombreux internautes expriment leur indignation. Au sein de la classe politique, l’opposition comme les partis au  pouvoir représentés au Parlement s’en lavent les mains.

Une initiative individuelle

Parti majoritaire à l’APN, le FLN affirme ne pas être à l’origine de cette initiative. Le parti n’a même pas été consulté par les députés. Amar Saadani, Secrétaire général du FLN est formel : la direction du parti « n’a pas été sollicitée ni consultée avant la rédaction de ce projet », affirme-t-il dans une déclaration à TSA. « Il s’agit d’une initiative individuelle de députés qui ne sont pas essentiellement du FLN », soutient-il.

Les réserves du RND

Mohamed Diji, chef du groupe parlementaire du RND, avoue que son parti « a été destinataire comme toutes les autres formations à l’APN de ce projet de loi jeudi ». « Je peux affirmer que nos députés n’étaient pas parmi les initiateurs de ce projet », explique-t-il à TSA. Le RND fait des réserves sur le projet en question et estime qu’« il est primordial  de prendre tous les aspects liés au mandat parlementaire dans le projet de loi portant sur le statut du député». Parmi les aspects  évoqués, figure « l’absentéisme des parlementaires durant les plénières» ainsi que d’autres questions comme « le nomadisme politique ou encore les prérogatives du député».

Lakhdar Benkhelaf, député du parti El Adala, affirme que sa formation n’a jamais été associée à l’élaboration de ce projet. « Le document nous a été envoyé jeudi soir par le biais du vice-président de l’APN Ali El-Hamel qui est un député FLN », précise-t-il. El Adala dit « ne pas partager les revendications contenues dans ce document, surtout celles ayant trait à la réévaluation de l’indemnité du député ». Pour revendiquer ses droits, « il faut d’abord être issu d’une élection libre et transparente », pense Benkhelaf.

Un avis partagé par Nacer Hamdadouche, chef du groupe parlementaire de l’Alliance verte et député  MSP. «Nous ne sommes pas pour l’augmentation des indemnités. Au MSP, on ne considère pas cela comme une revendication légitime d’autant plus que le député ne dispose pas de prérogatives réelles», explique-t-il.

Une tentative de corrompre les députés

Même ton à Ennahda. Mohamed Hadibi, membre du bureau national, soutient que son parti n’est pas concerné par cette initiative. « Pour moi c’est une tentative de corrompre les députés afin qu’ils ferment les yeux sur les scandales qui émaillent aussi bien la vie politique que le domaine économique dans notre pays ». En revanche,  Ennahda se prononce pour un  projet de loi qui élargit les prérogatives des députés et les protège des intimidations du pouvoir.

 


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