Annoncée à plusieurs reprises, la hausse de l’allocation touristique est restée au stade de projet. Ce jeudi, Khelil Mahi, ministre des Relations avec le Parlement a donné une nouvelle explication. Selon le ministre, qui répondait, ce jeudi 4 décembre, au nom du Premier ministre Abdelmalek Sellal à une question orale d’un membre du Conseil de la Nation, cette décision « relève des prérogatives du Gouverneur de la Banque d’Algérie » Mohamed Laksaci, selon des propos rapportés par la radio nationale.
Actuellement, l’allocation tourisme est de 130 euros par personne. Un montant dérisoire au regard des prix des biens et services dans de nombreux pays que visitent les Algériens, notamment en Europe. Selon Le Huffington Post Maghreb, les Algériens sont les plus mal dotés du Maghreb. « Les Tunisiens, eux, ont droit à une allocation de 6000 dinars tunisiens par an (soit près de 3000 euros au cours actuel). Au Maroc, depuis 2013, la dotation touristique annuelle est fixée à 40.000 dirhams (plus de 3500 euros) par voyage », affirmait en mai dernier le site d’information.
La Banque d’Algérie favorable
En réalité, selon nos informations, la Banque d’Algérie est favorable à une révision à la hausse du montant de l’allocation tourisme. Mais contrairement à ce que laissent supposer ses statuts, la Banque d’Algérie n’est pas autonome dans ses prises de décisions, notamment celles concernant la gestion des devises. D’ailleurs, l’été dernier, c’est bien Abdelmalek Sellal et non Mohamed Laksaci qui avait décidé d’octroyer une allocation touristique spéciale aux journalistes qui se rendaient au Brésil pour la Coupe du monde, comme l’écrivait le journal gouvernemental Horizons.
Elle a donc adressé il y a plus d’un an un projet dans ce sens au gouvernement. Depuis, le document contenant la proposition de la banque centrale est rangé dans le bureau d’Abdelmalek Sellal qui n’a toujours pas répondu. En réalité, avec la baisse des prix du pétrole qui vont affecter les réserves de change, le projet d’une hausse de l’allocation tourisme est déjà enterré.
