Les tensions politiques empêchent des synergies entre les usines marocaine et algérienne de Renault

usine renault algérie

 Hormis quelques opérateurs algériens formés à l’Institut de formation aux métiers de l’industrie automobile (IFMIA) de Tanger et une aide apportée à l’installation des systèmes informatiques, aucun lien supplémentaire n’existerait entre l’usine Renault au Maroc et celle d’Oran, inaugurée le 10 novembre.

C’est ce qu’affirme Jacques Prost, directeur général de Renault Maroc, au magazine l’Usine Nouvelle. Il explique ce manque de synergie par plusieurs raisons. La première étant la différence de projet selon M. Prost, qui souligne que l’usine de Tanger exporte sa production à 95% alors que celle d’Oran fournit exclusivement le marché local.

Deuxième raison invoquée : la situation politique entre les deux pays. Distantes de seulement 500km, les deux usines sont impactées par la fermeture des frontières, en place depuis 1994.« Le contexte politique que vous connaissez entre l’Algérie et le Maroc ne le permet pas aujourd’hui », explique Jacques Prost. Une absence de relations qui « handicape la dynamique économique maghrébine », selon l’Usine Nouvelle.

Un potentiel inexploité

Une situation déjà évoquée par Christine Lagarde en février dernier lors du troisième forum réunissant les patronats d’Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie. La Directrice générale du FMI déplorait le manque d’échanges commerciaux entre les « pays du Maghreb arabe ». Des échanges qui ne représentent que 2% de leur commerce total alors que d’autres zones de marché commun comme le Mercosur (en Amérique du Sud), l’Asean (en Asie du Sud-Est) ou encore l’Union Européenne réussissent davantage avec des chiffres allant de 15% à 60%.

Ce manque d’intégration économique fait perdre 2 à 3% de croissance au PIB des pays concernés, selon le dernier rapport du groupe Oxfam France. Pourtant ce ne sont pas les facteurs favorables qui manquent. En effet, la situation géographique des pays du Maghreb, leur histoire et leur population jeune et dynamique, contribueraient grandement à en faire une zone d’échange compétitive. Malgré cela, les barrières douanières sont deux fois plus élevées que la moyenne mondiale et les contraintes bureaucratiques ainsi que le manque de clarté des procédures, empêchent une intégration économique plus poussée.

 


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