Enquête sur l’assassinat de Mecili : la justice française prononce un non-lieu

Un juge d’instruction français a ordonné un non-lieu dans l’enquête sur l’assassinat en 1987 à Paris de l’opposant Ali Mecili, une décision contre laquelle la famille a fait appel, rapporte ce mercredi 26 novembre l’agence AFP, citant une source proche du dossier. « Nous faisons appel de ce non-lieu. Il est hors de question qu’un crime  politique commis en France reste impuni », a réagi l’avocat de la famille, Me Antoine Comte, contacté par l’AFP.

Très proche de Hocine Ait Ahmed, Ali Mecili, un avocat de 47 ans exilé en France en 1965, avait été assassiné par balle le 7 avril 1987 dans le hall de son immeuble, dans le  centre de Paris. Sa famille, notamment sa veuve, accuse le pouvoir algérien de l’époque d’être impliqué dans sa mort.

Ce non-lieu, prononcé le 17 novembre et conforme aux réquisitions du  parquet de Paris, « rend peut-être service aux rapports franco-algériens mais  c’est une honte pour la justice », a déclaré l’avocat. L’enquête avait rebondi en 2007 avec la délivrance par un précédent juge  d’instruction de deux mandats d’arrêt internationaux contre un homme soupçonné  d’être l’exécutant de l’assassinat et un diplomate un temps soupçonné d’en être  le commanditaire.

Ce diplomate, Mohamed Ziane Hasseni, avait été arrêté à Marseille en août 2008 mais avait finalement été mis hors de cause en août 2010. Accusé  par un ancien officier du DRS réfugié en Allemagne, il  s’était dit victime d’une homonymie. L’arrestation de Mohamed Ziane Hasseni,  alors chef du protocole du ministère algérien des Affaires étrangères, avait  empoisonné les relations entre Paris et Alger.

L’autre mandat d’arrêt visait Abdelmalek Amellou, soupçonné d’être  l’exécutant du crime. Arrêté et placé en garde à vue deux mois après  l’assassinat, il avait été remis en liberté puis expulsé vers l’Algérie selon  une procédure d’urgence décidée par le ministre de l’Intérieur de l’époque Charles Pasqua. Dans cette affaire, un premier non-lieu avait été prononcé en 1992 mais la  justice, saisie par la famille, avait ordonné la poursuite de l’enquête l’année  suivante.


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