Consulats algériens en France. Le casse-tête du passeport biométrique

Passeport

Depuis quelques semaines, les consulats algériens en France sont pris d’assaut. Habituellement, c’est durant la saison estivale que les Algériens se ruent sur les représentations diplomatiques pour préparer les vacances d’été. Cette fois, la raison est différente. L’obtention d’un passeport biométrique algérien s’avère en effet être un parcours semé d’embûches. Ce nouveau document qui remplace l’ancien passeport sera obligatoire pour tous voyages aériens dès le 24 novembre 2015. Par conséquent, les demandes auprès des consulats algériens en France explosent et les services consulaires se trouvent alors dépassés par la situation.

Une procédure d’obtention longue et fastidieuse

Lancée en janvier 2013, la délivrance du passeport biométrique nécessite la présentation d’une multitude de documents selon que l’on soit ressortissant né en Algérie ou à l’étranger. Parmi ceux-ci, le plus difficile à obtenir reste l’acte de naissance n°12 (ou S 12). Une fois les documents réunis, il est nécessaire de déposer son dossier lors d’un rendez-vous auprès du consulat concerné. C’est à ce niveau de la procédure que les difficultés commencent.

La plupart des consulats proposent de prendre rendez-vous en appelant directement un numéro dédié. Or, dans la majorité des cas, personne ne répond aux appels. La conséquence est directement visible dans les locaux consulaires : des files d’attentes interminables se profilent dès l’aube et la colère se fait de plus en plus ressentir face au « manque d’organisation ». Les tensions sont exacerbées et certains ont du mal à se contenir et commentent : « On dirait qu’on est fait pour rester les derniers, pourtant ce n’est pas ce qui manque des algériens intelligents ». D’autres déplorent le manque d’explications sur les procédures à suivre ainsi que le manque d’effectifs entraînant les retards d’attribution des documents administratifs.

Des mesures pour faire face à la demande

Pourtant, selon des sources consulaires de la région Rhône-Alpes, des dispositions ont été prises pour améliorer l’efficacité des services. Des moyens humains ont été alloués avec le recrutement de personnel supplémentaire et une augmentation des heures de travail : « Il y a plus de 300 demandes de passeports traitées par jour pour notre seul consulat. Et nous sommes surchargés jusqu’au mois d’avril 2015 à raison de 250 à 280 rendez-vous journaliers pour la remise des documents », explique notre source.

En région Rhône-Alpes, une politique de communication avait été instaurée afin d’informer les ressortissants des changements à venir. Notre source consulaire déplore le manque de prévoyance des personnes concernées et qui provoquent aujourd’hui l’allongement des délais : « Il y a quelques mois nous traitions une cinquantaine de demandes par jour, auxquelles nous pouvions faire face ». Aujourd’hui, le chiffre a triplé. La complexité de la procédure fait que les délais sont difficilement réductibles.

Le rapprochement de la date butoir et l’adoption de la loi de Finances fixant le prix du timbre à 6 000 DA pour un passeport délivré en Algérie à partir de janvier 2015, poussent les ressortissants à se rendre en masse au consulat qui gère leur département. Mais si les spéculations vont bon train, pour l’instant aucune information officielle ne vient confirmer que ce nouveau tarif sera appliqué aux ressortissants algériens vivants à l’étranger.


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