La diplomatie algérienne au service de la lutte antiterroriste, selon le Financial Times

lamamra

Longtemps seule en première ligne du combat contre le terrorisme, l’Algérie fait désormais figure de référence mondiale en la matière. Mieux, l’Algérie innove dans ce domaine et met au point une stratégie à plusieurs facettes complémentaires. C’est ce qui ressort de l’analyse du journal The Financial Times (FT), parue lundi 17 novembre, indiquant que « l’Algérie ajoute la diplomatie à son arsenal antiterroriste » (en anglais).

« S’adapter ou disparaître »

L’Algérie doit faire face à un contexte régional explosif. A l’est, le printemps arabe a déstabilisé la Tunisie et favorisé l’émergence du groupe islamiste radical d’Ansar Echaria (partisans de la charia). Au sud-est, la Libye sombre dans le chaos suite à l’intervention militaire occidentale ayant précipité la chute du régime de Kaddafi. Depuis lors, le pays est en proie à une guerre civile entre milices islamistes et un Etat central déliquescent. La région septentrionale de la Libye est devenue un foyer et une zone de repli pour les groupes terroristes, rappelle le journal. Au sud, le Mali était menacé de disparition par une alliance de circonstance composée d’Al Qaida, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), et les rebelles Touaregs d’Ansar Eddine et du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Il a fallu une nouvelle intervention militaire française, salutaire cette fois-ci, pour éviter l’instauration d’un Etat-terroriste à nos frontières.

L’Algérie assume son rôle de leader

L’Algérie, réservée au début de ces mouvements insurrectionnels selon FT, a subi de plein fouet les retombées de l’instabilité régionale. L’attaque spectaculaire du complexe gazier de Tinguentourine à In Amenas fut un rappel brutal que le pays ne pouvait pas s’isoler de ces événements. L’Algérie renforce alors drastiquement sa surveillance des frontières à travers un déploiement militaire massif et prend une posture politique bien plus proactive, analyse le journal. FT relève également la détermination de l’Algérie à utiliser les « leviers diplomatiques », en plus des « avions de guerre, des fusils et des chars ». Le journal reprend les propos d’un spécialiste de l’Afrique, Kal Bin Khaled disant qu’il y avait « une grande puissance qui n’utilisait pas son influence », en référence à l’Algérie. En effet, au-delà de l’aspect militaire, l’Algérie sort désormais de sa réserve et assume son leadership naturel dans la région et use de son influence pour tenter de stabiliser un front extérieur en ébullition. Bin Khaled ajoute que les dirigeants algériens parlent ouvertement de leur rôle dans la sécurité régionale, en écho aux propos du ministre des Affaires Etrangères Ramtane Lamamra qui déclarait récemment que l’Algérie est « un exportateur de sécurité et de stabilité ».

La diplomatie, élément central de la stratégie algérienne

Le Financial Times indique qu’une « diplomatie robuste » est au cœur de la stratégie algérienne de lutte antiterroriste. L’auteur de l’article en veut pour preuve, les différentes initiatives de médiation entreprises par le gouvernement algérien. En effet, les différents acteurs maliens discutent actuellement à Alger d’une sortie de crise, sous l’égide de la diplomatie algérienne, rappelle FT. Il affirme également que l’Algérie a joué un rôle clé dans la transition pacifique opérée en Tunisie, en facilitant les contacts entre les islamistes d’Ennahda et les « dirigeants laïques », en contribuant à la sécurisation des frontières et à travers une aide financière conséquente de 250 millions de dollars. Par ailleurs, le gouvernement algérien tente également une médiation en Libye voisine, entre les différents acteurs de la crise, dans le but d’éviter que le pays ne sombre davantage dans le chaos, toujours selon le journal.


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