Célébration du 1er novembre 1954 : le pouvoir et l’opposition en rangs dispersés

L’Algérie célébrera ce samedi 1er novembre le 60e anniversaire du déclenchement de la Révolution en rangs dispersés. Le pouvoir a mis en place un programme de festivités officielles et les membres de l’instance de concertation et de suivi, dont ceux de la CNLTD, ont préparé un appel au peuple algérien. « Nous avons pris cette décision (de lancer cet appel) en septembre. Nous avons jugé que le moment était propice pour attirer l’attention des Algériens sur des questions d’importance nationale qui concerne l’avenir du pays », explique à TSA Sofiane Djilali, président de Jil Jaddid.

Appel au peuple algérien

« Nous allons appeler les Algériens à prendre conscience de la gravité de la situation. Pour leur montrer aussi que l’opposition parle, aujourd’hui d’une seule voix. Nous parlons de la plateforme de Zéralda et ce qu’elle a donné, les actions de sensibilisation menées malgré les entraves de toutes natures et de l’embargo des médias publics », enchaîne Abdelaziz Rahabi, l’un des rédacteurs de l’appel.

« Nous appelons le peuple à adhérer à la plateforme de la transition démocratique et à comprendre la situation critique qui guette l’Algérie par la non gouvernance », explique de son coté Abderrezak Mokri, président du MSP. Cependant, prévient-il, « Il ne s’agit pas d’une déclaration qui se substitue à celle du 1er novembre 1954. Loin de là ! C’est un renouveau du 1er novembre, un sursaut national auquel on aspire, auquel on appelle les Algériens pour qu’ils reviennent à cette déclaration du 1er novembre ».

La proclamation du 1er novembre 1954 n’est pas seulement un appel à l’indépendance et au soulèvement contre le colonialisme, rappelle M. Mokri. « L’objectif était aussi de créer un tat avec des bases bien définies », soutient-il.

« L’objectif du 1er novembre 1954 est la construction d’un État démocratique, populaire et souverain dans le cadre des principes de l’islam. Cet État n’a pas été créé et nous militons pour sa construction ! », souligne Abdellah Djaballah, président du Front pour la justice et le développement (FJD).

« Voyous de la République »

Pour le RCD, « les Algériens d’aujourd’hui attendent une rupture et espèrent une transition politique et générationnelle pour la sauvegarde du pays », résume Atmane Mazouz, chargé de communication du parti. « Le combat de Novembre est confisqué et l’indépendance est à réinventer », dénonce-t-il. « Tout est fait contre la volonté du peuple depuis 1962 rien que pour préserver les intérêts de voyous de la République et des différents prédateurs qui ont squatté les différentes institutions », estime-t-il.

Des rencontres avec des militants et des conférences

Outre cet appel qui sera présenté le dimanche 2 novembre lors une conférence de presse, les partis de l’opposition, membres de la CNLTD, comptent organiser des rencontres à travers le pays. Ainsi, après la cérémonie officielle du 1er novembre 1954 prévue au Palais du peuple, le président du MSP se dirigera vers Sétif pour assister à une rencontre régionale avec des militantes de son parti. Le FJD organise, vendredi et samedi à El Taref, une université d’automne pour les jeunes du parti. « Et à l’occasion de cette université, le parti organise une conférence sur le 1er novembre, c’est l’un des points inscrits à l’ordre du jour », précise Lakhdar Benkhelaf, député et cadre du FJD.

Ennahda a saisi l’anniversaire de sa création pour célébrer également cette date historique. « Notre activité aujourd’hui rentre dans le cadre de la célébration du 1er novembre 1954 », dit Mohamed Hadibi, chargé de communication du parti.


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