Devant El Mouradia, des policiers déterminés et des citoyens inquiets

Marche-Policiers

La tension est palpable ce mercredi 15 octobre à la présidence de la République où plus de 3000 policiers, selon les estimations de manifestants, sont rassemblés depuis ce matin. « Il faut nous comprendre. C’est le ras le bol qui engendre toute cette rage », explique un policier contestataire.

Fatigués mais sûrs de leurs revendications, les policiers contestataires ne sont pas prêts à faire machine arrière et renoncer à leurs revendications. « Personne ne bougera, tant que Sellal ne viendra pas nous parler », lance un policier visiblement déterminé. Il n’aura pas le temps d’en dire plus puisque ses collègues l’en empêcheront. « On ne veut pas parler à la presse. On ne veut pas des personnes qui sont avec El Hamel », accusent-ils. Interdiction de filmer ou de prendre des photos. Les policiers sont très agressifs avec les journalistes.

« Où est la dignité du policier ? »

Assis à même le sol sous une pluie battante, les policiers discutent et livrent leurs pronostics. « Je crois que c’est Belaïz qui viendra nous parler », dit un contestataire à ses camarades. « Ecoutez ! Il faut être vigilants et ne faire confiance à personne. Restons solidaires », dit un autre.

Des pancartes sont brandies. « El Hamel Dégage », « Où est la dignité du policier ? », sont parmi les nombreux messages qu’ils veulent faire passer. Des chansons patriotiques et l’hymne national sont entonnés devant El Mouradia. La colère est plus forte que tout. « Nous sommes des citoyens comme vous. Certains pensent que nous vivons la belle vie. Mais non ! On souffre et on veut que cela cesse », explique un policier avant que ses camarades lui ordonne de se taire. Les journalistes sont de nouveau mis à l’index.

Les citoyens curieux et inquiets

Côté rue, de nombreux piétons marquent un arrêt devant la présidence pour tenter de comprendre ce qu’il se passe. « Que veulent-ils ? », nous interpelle une femme, la quarantaine. « C’est malheureux de voir ça et c’est en même temps très inquiétant », ajoute-elle. « Si la police manifeste alors le danger est imminent », pense-elle.

Deux jeunes qui habitent El Mouradia expriment également leur inquiétude. « Mais où va-ton ? C’est une situation qui explique tout le malaise que vie l’Algérie », dit l’un d’eux. Les deux jeunes ne soutiennent pas cette action. « Ils ont choisi ce métier et ils savaient très bien que c’est un métier difficile », explique son camarade.


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