Terrorisme, contrebande, économie… L’armée se déploie sur tous les fronts

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Le ministère de la Défense nationale a rendu publics, mardi 7 octobre, deux communiqués de presse. Dans le premier, l’armée fait état de la saisie d’une importante quantité de psychotropes : 58 310 comprimés qui étaient à bord d’un véhicule touristique intercepté dans un barrage mixte avec des éléments de la Douane dans la wilaya de Ghardaïa. L’opération a été menée par un détachement de l’ANP, relevant de la 4e Région militaire. Le second communiqué annonce la mort de trois terroristes, abattus par l’armée dans la région de Biskra.

La veille, l’armée a annoncé l’arrestation d’un groupe de vingt « criminels » étrangers près des frontières algéro-nigériennes. Le 3 octobre, cinq « criminels » ont été abattus près de la frontière algéro-nigérienne, toujours selon un communiqué du ministère de la Défense.

Une armée omniprésente

Lutte contre la contrebande transfrontalière, opérations contre les trafiquants de drogue, lutte contre l’immigration clandestine, poursuite des opérations antiterroristes, mais aussi un rôle de plus en plus important dans l’économie notamment à travers l’industrie. Depuis quelques mois, l’Armée nationale est sur tous les fronts. Un rôle qu’elle assume publiquement, en communiquant régulièrement sur des opérations qui ne relèvent pas officiellement de ses missions.

Dans un contexte marqué par un vide de plus en plus pesant laissé par l’absence prolongée du président Abdelaziz Boueflika, l’armée donne aujourd’hui l’image d’une des rares institutions qui continue de fonctionner normalement, sans être affectée par la maladie du Président.

Les acteurs politiques partagés

Cette implication de l’armée dans plusieurs missions intervient dans un contexte où son rôle est au cœur de tous les débats politiques. Elle est sollicitée par des personnalités politiques pour diriger ou accompagner la transition et l’après-Bouteflika.

Lundi, l’avocat et militant Mokrane Ait Larbi a appelé l’armée à agir pour sortir le pays du statut quo. Selon lui, « le commandement de l’armée peut convaincre le Président que tout le monde, encore une fois, est dans un seul bateau et travailler à la recherche des moyens pouvant le mener à bon port ».

Mais cette vision est loin d’être partagée par tous les acteurs politiques. Certains pensent que l’armée doit retourner définitivement dans les casernes pour s’occuper de ses missions définies par la Constitution. En attendant, l’armée est en train de s’imposer comme la seule institution qui donne l’impression de fonctionner normalement dans un pays sclérosé par la maladie du Président et les luttes au sommet de l’État.


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