Malheur à celui qui a décidé d’acheter un mouton à la dernière minute. À deux jours de la célébration de l’Aïd-El-Adha, les prix pour une bête sont très élevés et les moutons se font rares, a-t-on constaté, ce jeudi 2 octobre, chez plusieurs vendeurs de Bab Ezzouar, à l’est Alger.
Dans un petit garage, une trentaine de moutons sont entassés. « Ils sont tous vendus », lance d’emblée le vendeur. « Les propriétaires viendront les chercher à partir de ce soir. » Le dernier mouton a été vendu hier soir. « Je l’ai cédé à 50 000 Dinars », lance-t-il fièrement. Alors que les prix baissent généralement à l’approche de l’Aïd, ils restent très élevés cette année. « L’offre n’est pas aussi importante que les années précédentes, donc les prix ne chutent pas », explique le jeune vendeur.
En face de son local, deux autres garages sont transformés en marché de vente de moutons. Mohamed négocie le dernier mouton qui lui reste.
« Je ne peux pas te faire de réduction, il est à 60 000 Dinars, prix fixe », dit-il à un client. Ce jeune acheteur d’une trentaine d’années accuse le coup. « J’ai attendu les derniers jours pour acheter dans l’espoir que les prix baissent. Mais je me rends compte que j’aurai mieux fait de l’acheter avant. » Et ce n’est pas faute d’avoir essayé de faire jouer la concurrence. « C’est le cinquième vendeur que je vois. Il ne reste plus que les moutons les plus chers. » Il finit par céder et l’achète au prix imposé. « Ce sont toutes mes économies qui y passent, mais il le faut. C’est pour faire plaisir à mon fils et ma femme », justifie-t-il.
Même son de cloche chez le vendeur voisin. Il n’a plus que trois moutons à vendre. « Celui-là est à 55 000 Dinars et les deux autres à 60 000. Les prix ne sont pas négociables », dit-il d’un ton ferme. « Vous auriez dû venir plus tôt. J’en avais à 35 000 et 40 000 Dinars, mais ils ont été vendus. » Il embarque plusieurs moutons vendus dans une camionnette pour les livrer. « Vous voyez, ceux-là seront livrés. Je les ai cédés à 35 000 Dinars. »
