Kabylie : le dérapage inexcusable de Louisa Hanoune

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Louiza Hanoune n’ pas exclu, vendredi 26 septembre, l’implication du Mouvement autonomiste kabyle (MAK) dans le kidnapping et la décapitation du ressortissant Français Hervé Gourdel. La chef du parti des Travailleurs n’a pas fourni de preuve de ses graves accusations. En guise de preuves, elle a fourni une analyse politique incohérente.

En fait, Louisa Hanoune ne sait plus qui accuser exactement dans cette affaire. Elle pointe du doigt, d’abord le MAK qui revendique l’autonomie de la Kabylie. Mais elle ajoute dans le même temps la thèse de la main de l’étranger, en accusant l’Occident de vouloir impliquer l’Algérie militairement dans sa guerre contre Daesh en Syrie et en Irak.

En mettant en avant la responsabilité du MAK dans ce crime, Louisa Hanoune commet un grave dérapage. Elle pointe du doigt une partie de la population en Kabylie qui se reconnait dans les revendications du MAK et l’accuse de terrorisme. « Ce sont eux qui ont tué Hervé Gourdel », semblait dire Hanoune vendredi devant la presse.

On peut ne pas partager les revendications du MAK qui sont dangereuses. Mais faire de tels raccourcis est encore plus dangereux. En formulant de telles accusations, Louisa Hanoune franchit une ligne rouge, car les accusations lancées ne relèvent plus du politique mais du terrorisme.

Dans un pays normal, les déclarations de Hanoune auraient fait l’objet d’une enquête judiciaire. Mais nous sommes en Algérie. On peut être un responsable politique de premier plan et formuler sans preuve de graves accusations contre une région entière, sans jamais être inquiété ni même critiqué.

Louisa Hanoune a lancé ces accusations au moment où des voix se sont élevées pour dénoncer l’insécurité permanente en Kabylie. Ce ne sera pas la première fois que la chef du parti des Travailleurs vole au secours du pouvoir. On se rappelle notamment de la campagne féroce menée contre le candidat à la présidentielle, Ali Benflis, lors des dernières élections présidentielles.

Mais cette fois, Louisa Hanoune va trop loin. Pointer du doigt le MAK sans preuves c’est chercher à dresser les Algériens contre la Kabylie. Ce n’est certainement pas ce qu’on est en droit d’attendre de nos responsables politiques dans un contexte difficile et trouble.


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