À une semaine de la célébration de l’Aïd-el-Adha, les marchés informels de vente de moutons sont de plus en plus nombreux dans la capitale. Cafés et trottoirs sont transformés en points de vente de moutons.
Vendredi 26 septembre, il est dix-huit heures. Le garage d’un vendeur informel de mouton à Bab El Oued, est plein à craquer. De nombreux clients sont venus ici choisir leurs moutons. « Choisissez celui qui vous plait. Achetez et vous n’allez pas le regretter », crie le vendeur d’une quarantaine d’années. Les manches retroussées, le vendeur soupèse les moutons et vante leur qualité.
Les enfants des clients semblent émerveillés. « Je veux celui qui a les plus grandes cornes », dit le petit Ayemen à son père. Il faut dire que chacun trouve son compte chez ce vendeur. « Je propose des moutons avec cornes, sans cornes. De taille petite, moyenne ou grande. Chacun choisit selon ses moyens ». Les prix varient entre 35 000 et 65 000 dinars. Les moutons qui ont une tache de peinture rouge sont déjà vendus, nous explique le vendeur. « Leurs propriétaires les récupéreront la veille de l’Aïd », dit-il.
Père de deux enfants, Mohammed a fait son choix. « Un mouton qui provient de Djelfa. Il a l’air d’être bien. » Lorsqu’on l’interroge sur la crainte des maladies, le vendeur nous interrompt : « Il n’y a aucune maladie. Nous vendons des moutons chaque année sans qu’il y ait un problème. Il faut arrêter de faire peur aux clients. »
Á quelques mètres de là, un jeune de 27 ans s’est également improvisé vendeur de moutons. « Je suis agent de sécurité. Pour me faire un peu d’argent je suis parti avec un groupe d’amis à Djelfa. J’ai acheté quarante moutons et là je les revends », explique-t-il. Les moutons sont entassés dans un petit local transformé en point de vente. Dans un coin des bottes de foins sont alignées. L’hygiène laisse à désirer. Cela ne semble pas pour autant gêner deux quinquagénaires venus choisir leurs moutons de l’Aïd. « Je préfère acheter chez quelqu’un du quartier. On lui fait confiance et il garde le mouton chez lui jusqu’à la veille de l’Aïd », confie l’un des hommes.
Bien que la vente de bétail, en dehors des marchés formels, soit interdite et que le ministre de Commerce ait annoncé le durcissement des contrôles suite à la déclaration de la fièvre aphteuse, ces vendeurs ne sont nullement inquiets. « Il n’y a pas de fièvre aphteuse et l’État ne peut pas nous interdire de vendre. Les gens achètent chez nous parce qu’ils nous font confiance », dit, sûr de lui, le jeune vendeur.