Le kidnapping et la décapitation de Hervé Gourdel suscitent des interrogations troublantes sur la capacité des ravisseurs et l’efficacité de l’opération de ratissage menée par l’Armée. Les auteurs du rapt ont posté deux vidéos sur Internet en l’espace de 48 heures. La première ; lundi en fin de journée où ils ont revendiqué le rapt et la seconde ; ce mercredi où ils ont annoncé l’exécution de l’otage.
Durant cette période, le massif du Djurdjura était quasiment bouclé par les services de sécurité, tous corps confondus. Des milliers d’hommes ont été mobilisés dans les opérations enclenchées dans plusieurs endroits des deux côtés du massif du Djurdjura pour tenter, depuis lundi, de localiser l’endroit où se sont retranchés les ravisseurs.
D’habitude, lors des opérations d’une aussi grande envergure, tous les moyens de communication sont mis sous surveillance lorsque les réseaux ne sont pas tout simplement brouillés. Mais les militaires n’ont pas réussi à localiser les auteurs du rapt, ce qui soulève de nombreuses questions. Les ravisseurs disposent-ils de moyens ultra sophistiqués pour pouvoir diffuser la vidéo à partir de l’endroit de leur retranchement ? Les ravisseurs ont-ils pu s’échapper des mailles du filet militaire pour envoyer leur vidéo d’un lieu sécurisé ? Les ravisseurs avaient-ils déjà quitté les zones bouclées avant le déploiement massif des services de sécurité ? Le dispositif déployé dans le cadre des recherches de l’otage n’était-il pas moins imperméable qu’il a été imaginé ? Pourtant, l’Algérie dispose de moyens sophistiqués pour surveiller les communications téléphoniques et détecter les envois par Internet à partir de zones montagneuses.