Les ressortissants étrangers en Algérie, entre inquiétude et confiance

Au lendemain de l’enlèvement du français Hervé Gourdel par un groupe islamiste affilié à Daech, les ressortissants étrangers vivant en Algérie se questionnent beaucoup. Faut-il rester en Algérie ? Faut-il prendre plus de précaution dans ses déplacements ? Entre ceux qui craignent que ce type d’attaques se multiplie à l’avenir et ceux qui estiment qu’il s’agit d’un acte isolé, les avis divergent.

Installée à Alger, une Américaine – qui a préféré garder l’anonymat – ne veut pas céder à la panique. « Ça peut arriver n’importe où dans le monde. Ce type d’événement est un acte isolé. Je ne pense vraiment pas que ma vie soit en danger ici. » Habituée aux randonnées en Kabylie, cette femme ne compte pas quitter le territoire bien que les États-Unis soient à la tête de la coalition qui lutte actuellement contre l’État islamique en Irak et en Syrie.

Également sûr de lui, André, ressortissant français, n’a pas envie de remettre à plus tard son voyage prévu dans les prochaines semaines en Kabylie. Marié à une femme originaire de la région de Tizi Ouzou, il sillonne l’Algérie depuis 40 ans. « Vous savez, j’ai failli aller à Ghardaïa pendant les événements cet été. Cela ne me fait pas vraiment peur de me rendre en Algérie en ce moment. Simplement, je demande beaucoup aux gens sur place quels endroits je dois fréquenter ou non. S’ils me disent de ne pas y aller, je les écoute. »

Mais pour certains, la prise d’otage du groupe Jund-Al-Khilafah suscite de nombreuses craintes. Non loin du site où a eu lieu l’enlèvement, certaines entreprises connaissent déjà les conséquences négatives. « Un collaborateur français nous a écrit ce matin pour nous dire qu’il préférait ne pas se rendre en Algérie. Il avait prévu de venir dans notre usine au mois d’octobre », précise-t-on du côté d’une entreprise basée à Akbou, à une vingtaine de kilomètres du village de Aït Ouabane où a été enlevé le Français.

Ce mardi, le Quai d’Orsay a renforcé son message d’alerte pour les ressortissants français qui devraient se rendre en Algérie. Le ministère évoque « un risque terroriste élevé dans la région » et invite les voyageurs « à la plus grande prudence ».


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