Un ressortissant français a été kidnappé à Tizi Ouzou. Est-ce un coup dur pour l’Algérie ?
Sur le plan sécuritaire, l’Algérie se porte certainement mieux, mais le risque terroriste est toujours présent. Qu’un kidnapping soit opéré à Tizi Ouzou ne relève pas de la surprise. Il ne faut pas perdre de vue que le chef d’Aqmi se trouve dans cette wilaya où sévissent plusieurs groupes terroristes.
Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que les terroristes recourent à cette méthode que ce soit en Kabylie ou ailleurs en Algérie. Rappelons-nous le kidnapping des touristes étrangers dont 10 Allemands par le groupe d’El Para. Des Espagnols membres d’une ONG internationale avaient subi le même sort à Tindouf. Il faut comprendre que les risques d’attentat ou de kidnapping restent forts là, où il y a des terroristes.
L’Armée nationale et les différents services de sécurité maîtrisent parfaitement la situation. Mais il est vrai que surveiller le vaste territoire algérien n’est chose facile.
Le kidnapping est intervenu quelques heures seulement après l’appel lancé par le groupe Daesh de tuer des ressortissants occidentaux…
Je pense qu’il s’agit plus d’une coïncidence.
Les Terroristes ont accordé un ultimatum de seulement 24 heures au Président français avant d’exécuter l’otage. Le groupe a-t-il l’intention d’exécuter l’otage ?
L’intention d’exécuter l’otage est claire. Toute aussi claire est la position de la France qui refuse officiellement de négocier avec les ravisseurs. C’est une position à saluer. Jusque-là, le gouvernement français avait choisi une autre méthode, en encourageant le paiement des rançons et les négociations avec les terroristes. Aujourd’hui, la France emboîte le pas à l’Algérie et aux Etats-Unis, en refusant de négocier. Mais je ne pense pas que l’otage sera exécuté rapidement.
Quelles sont les chances de récupérer l’otage vivant ?
Il faut reconnaître une chose ; l’implication des citoyens en Kabylie est plus qu’essentielle pour sauver l’otage. La population locale connait parfaitement la région, et peut être-même là où se cache le groupe. C’est à l’État d‘encourager les citoyens à coopérer avec les militaires pour nettoyer la zone.
Daesh est-il en train de s’installer en Algérie ?
Daesh n’a aucune présence en Algérie, ni en Tunisie, ni en Lybie. Même si ce dernier pays peut offrir un terrain fertile à ce groupe vu l’instabilité qui y règne. L’idéologie de Daesh n’est pas ancrée en Afrique du nord. Pour moi, ces allégeances relève plus de l’intox