La Commission d’enquête malienne sur le crash de l’avion d’Air Algérie a rendu ses premières conclusions ce samedi 20 septembre à Bamako.
Il s’agissait des premiers résultats de l’enquête technique du crash de cet avion qui devait relier Ouagadougou à Alger le 23 juillet dernier avec 116 passagers à bord. L’enquête judiciaire est quant à elle tenue indépendamment.
Présent sur place, un responsable du Bureau enquête et analyse (BEA) Bernard Boudeille a déclaré que « Pour l’instant, il n’y avait pas de piste privilégiée ».
Le président de la Commission malienne, N’Faly Cissé, a, quant à lui, expliqué que la météo restait l’un des éléments essentiels dans les causes du crash de cet avion.
Á 1h28, l’avion a réalisé des « évitements » en raison des conditions météo. Mais dans de très bonnes conditions puisqu’aucune turbulence majeure n’est enregistrée. « Comme lors d’un vol normal », a précisé Bernard Boudeille. Á 1h45, heure du crash, l’auto-manette – un système de l’avion qui gère la poussée des moteurs pour prendre de la puissance – est déconnecté. C’est à ce moment-là que la vitesse diminue et que débute la descente de l’avion. Jusqu’au crash.
Contrairement à ce qu’ont affirmé les médias espagnols, l’équipage de l’avion de Swift Air – affrété par Air Algérie – n’était « pas fatigué ». N’Fally Cissé a par ailleurs expliqué que les pilotes étaient expérimentés. Quelques jours après le crash, la presse ibérique avait en effet publié plusieurs articles dans lesquels elle mettait en cause la mauvaise organisation de cette compagnie au sujet du traitement des pilotes.
Par ailleurs, contrairement aux témoignages recueillis à terre, rien n’indique qu’un incendie a eu lieu à bord, ont indiqué les enquêteurs.
Sur la thèse terroriste, les enquêteurs ont affirmé que rien ne permettait d’affirmer qu’elle devait être écartée. « Actuellement, fort des données dont dispose la commission à travers les écoutes des communications (…) rien ne nous permet tant d’affirmer ou d’infirmer qu’il y ait eu un quelconque acte de terrorisme », a expliqué N’Fally Cissé.
Lors de cette conférence de presse a, également, été abordée la question des restes des corps. Primordiale pour que les familles puissent faire leur deuil, ils risquent de mettre encore plusieurs semaines avant d’être rendues. Le ministre de la Justice malienne a déclaré qu’ « On ne pouvait remettre de restes à une famille que lorsqu’on sera sûr qu’il s’agit du membre de la famille qui a disparu. Nous voulons donc que les victimes comprennent ».
Et, il n’y a pas de quoi être optimiste. Selon nos confrères d’Europe 1, qui se sont rendus dans le laboratoire d’identification des victimes, « Les scientifiques sont formels. Il leur est impossible d’assurer que les 116 victimes du crash du vol AH5017 d’Air Algérie pourront être identifiées ».