À moins de 20 jours du jour de l’Aïd-El-Adha, de nombreux Algériens hésitent encore à acheter leur mouton de peur que l’animal soit atteint de fièvre aphteuse. Une inquiétude due, selon Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection des consommateurs (Apoce), « au manque de compréhension de la maladie par les citoyens ». Selon lui, beaucoup d’Algériens n’arrivent toujours pas à croire que la fièvre aphteuse n’est pas transmissible à l’homme.
« Les gens sont très vigilants, cette année. Ils font attention au moindre détail », souligne Bachir, éleveur dans la région d’Alger. Il explique qu’il n’a jamais remarqué autant d’inquiétude chez les acheteurs. « Les gens achètent, mais posent beaucoup de questions. Avez-vous consulté un vétérinaire ? Les moutons ont-ils été en contact avec des vaches ? Ce sont les questions qui reviennent souvent chez les acheteurs », explique-t-il. « Malgré mes réponses rassurantes, certains préfèrent passer un Aïd sans mouton », dit Bachir.
C’est le cas de Fatma, mère de cinq enfants. Pour elle, il est « hors de question d’acheter un mouton cette année ». Son argument : « la fièvre aphteuse ». Cette mère de famille ne veut prendre aucun risque. « Même s’ils disent à la télévision que la maladie ne se transmet pas à l’homme et que les moutons sont contrôlés, je ne fais pas confiance », tranche-t-elle.
Mustapha, enseignant, est du même avis. « Je n’achèterai pas de mouton par précaution », explique-t-il. Pour lui, le risque zéro n’existe pas. « Je préféré ne pas prendre de risque. On peut bien passer un Aïd sans mouton, ça ne va pas nous tuer », argumente-t-il.