Les représentants du gouvernement, de la centrale syndicale UGTA et d’une partie du patronat se réunissent ce jeudi 18 septembre pour la traditionnelle réunion tripartite. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer le manque de représentativité et les solutions anecdotiques de ces réunions qui se tiennent régulièrement depuis maintenant de nombreuses années.
En tête des partenaires sociaux déçus par cette tripartite, les syndicats autonomes des travailleurs. Ils ne se sentent tout simplement pas représentés par l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), présente aux débats. Pour le responsable du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, l’exclusion des syndicats autonomes révèle le manque de débat à l’occasion de cette tripartite. Car il estime que les syndicats autonomes sont « revendicatifs et combatifs ». À l’inverse de l’UGTA, plus proche du pouvoir.
Le syndicaliste estime que l’UGTA est invitée car, « elle prône un syndicalisme qui va en parallèle avec la politique du gouvernement ». « Le gouvernement n’accepte pas de discours contradictoire », regrette Meziane Meriane. De ce fait, le responsable du Snapest ne voit pas l’intérêt d’organiser une telle réunion. La tripartite est « une boite d’enregistrement faite pour duper l’opinion publique », conclut-il.
De son côté, le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique élargi trouve que la tripartite est un « non-événement ». « L’UGTA défend les intérêts des patrons et du patronat. Elle n’a jamais défendu les causes des travailleurs », explique Messaoud Boudiba, chargé de communication du syndicat.
Côté chefs d’entreprises, le désenchantement est également très présent. Absent des consultations, le P-DG de Rouiba, Slim Othmani, estime que cette tripartite « n’a jamais apporté de solutions » aux partenaires sociaux. « L’an dernier, nous avons fondé beaucoup d’espoirs sur le pacte économique et social. Mais désormais, il y a un flou total sur la politique économique. »
Sur la représentativité, le chef d’entreprise affirme que cette tripartite « représente la majorité de ceux qui s’inscrivent en ligne avec le programme présidentiel ». Il ajoute, par ailleurs, que le seul intérêt d’une telle réunion est de permettre « aux différents acteurs de se rencontrer ».
