Les médecins ne seront pas contraints de faire leur service civil, fixé à trois ans, des régions imposées comme le Sud, selon l’avant-projet de loi relative à la santé. Cette mesure est-elle bonne ou mauvaise ? Pour le Docteur Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), cette décision ne règle pas le problème du service civil puisque les médecins sont « contraints d’exercer trois ans dans des établissements publics ». Il explique que la problématique demeure dans le fait que les postes budgétaires qui seront ouverts concerneront généralement « les régions enclavées ».
Salim Belkacem, chargé de communication au ministère de la Santé, explique de son côté que l’abrogation du service civil est « une bonne chose ». Il estime que cette décision permettra aux praticiens de concilier la liberté du choix avec les besoins nationaux en matière de couvertures médicales. Il souligne qu’avec cette nouvelle réglementation, « les futurs spécialistes auront moins de contraintes. Ils auront juste à passer un concours pour accéder aux postes budgétaires ouverts dans leurs wilayas ou dans d’autres wilayas. Ils auront également la possibilité d’être recrutés au sein de l’établissement après la fin des trois ans obligatoires, s’ils le souhaitent », affirme Salim Belkacem.
Ne pas contraindre les médecins à travailler dans les régions enclavées, notamment celles du Sud, risque de causer un déficit dans la couverture sanitaire de ces régions, déjà en manque de spécialistes. Sur cette même question, Lyes Merabet estime que le problème ne se posera pas puisque les postes budgétaires qui seront ouverts se trouveront pour leur majorité dans les zones enclavées. « Nous avons de ce fait demandé à ce que des mesures incitatives soient prises. Il s’agit, par exemple, de fournir les moyens financiers ainsi que les infrastructures nécessaires comme les écoles et lieux de loisir car un médecin se déplace généralement avec sa famille», a-t-il argumenté.
Belkacem affirme, pour sa part, que « l’ouverture des postes budgétaires se fera en fonction des besoins ». Il soulignera enfin que « la priorité sera accordée aux établissements démunis ».