Pourquoi l’Algérie dépend de la pluie et de l’étranger pour son alimentation

Pour garantir du pain à sa population, l’Algérie dépend de la pluie et de l’étranger. La sécheresse qui a frappé cette année les régions céréalières du pays a montré l’extrême vulnérabilité de l’agriculture algérienne. Faute de pluie, la récolte de la campagne 2013-2014 a chuté de 30% à seulement 34 millions de quintaux, par rapport à la saison précédente. Le ministère de l’Agriculture, Abdelouahab Nouri, a lié cette baisse à la sécheresse, alors que de son côté le ministère des Ressources en eau avance un taux de remplissage des barrages de 68%.

Sécheresse

Omar Bougueroua, directeur de l’Hydraulique agricole au ministère des Ressources en eau explique que l’irrigation des céréales se fait essentiellement par les forages (notamment dans le Sud) et les eaux de pluie. Selon lui, la baisse de la production céréalière est due à l’irrégularité des précipitations.

Il indique que l’eau des barrages n’est utilisée que dans les cas où les deux premières solutions ne suffisent pas pour l’irrigation des céréales. « L’eau des barrages n’est utilisée que pour les irrigations d’appoint (de soutien) », dit-il, en soulignant que le problème d’irrigation des céréales se pose notamment dans les wilayas de l’Est comme Batna et Khenchela, touchées de plein fouet par la sécheresse. Mais il atteste que son ministère travaille pour régler ce problème. « Nous avons des projets pour transférer l’eau du barrage de Beni Haroun (à Mila) vers plusieurs wilayas comme Batna, Khenchela et Oum El Bouaghi qui sont des wilayas à vocation céréalière », dit-il.

Pour sa part le chargé de communication de l’Office national de météorologie, Brahim Ambar, explique la baisse de la production des céréales par la sécheresse enregistrée durant les mois d’avril et de mai derniers. « Les mois d’avril et mai derniers étaient secs. Il avait peu plu alors que c’est la période propice pour le développement végétatif », souligne-t-il. « La période de la fin du cycle végétatif doit être très arrosée », ajoute-t-il. Pour l’année agricole à venir, M. Ambar dit qu’il n’est pas possible de prévoir si la sécheresse va se reproduire ou pas. « L’Algérie est caractérisée par un climat méditerranéen. Dans ce climat, il y a une grande variabilité d’une année à l’autre et d’un mois à l’autre », indique-t-il.

Une dépendance à l’importation

Le ministère de l’Agriculture n’explique pas pourquoi la production de céréales dépend entièrement des précipitations d’autant que l’Algérie est l’un des pays qui consomme le plus de blé au monde. En dépit des subventions colossales accordées chaque année à l’agriculture, l’Algérie demeure fortement dépendante de l’étranger pour nourrir sa population. L’Office national interprofessionnel des céréales (OAIC), dont le rôle est de développer la céréaliculture, se contente d’acheter du blé sur le marché mondial. Il vient de passer une commande de 400 000 tonnes de blé à des fournisseurs étrangers.

Durant les cinq premiers mois de 2014, l’Algérie a importé pour 970,66 millions de dollars de blé, en hausse de 6,47% par rapport à la même période de 2013, selon les chiffres officiels. Nos tentatives de joindre la direction de l’OAIC pour des explications sont restées vaines. « Le téléphone du directeur est occupé, rappelez après », répondait à chaque fois la standardiste.


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