Pour l’année scolaire 2014-2015, plus de 23 000 nouveaux enseignants ont été recrutés. Ils sont confrontés à plusieurs problèmes. Le plus important concerne « Le manque de formation », souligne Meziane Meriane, porte-parole du Syndicat Snapest. M. Meriane explique que les nouvelles recrues possèdent des connaissances techniques mais « manquent de bagage psychopédagogique». Le Snapest, préconise « Une année de formation avant le début de leur emploi », explique-t-il. « Il y a lieu de préparer ces enseignants pour qu’ils puissent faire face à leurs nouvelles responsabilités, car un enfant traumatisé est très difficile à récupérer », argumente le porte-parole du Snapest.
Le problème de formation ne se pose pas pour l’ancienne génération d’enseignants, selon M. Meriane. « Ils ont acquis beaucoup d’expériences et ont montré leurs compétences », juge-t-il. Selon lui, « Les anciens qui partent en retraite sont une perte pour le secteur. Nous préconisons que certains retraités soient maintenus dans leurs postes, s’ils le désirent, pour transmettre leur savoir-faire aux nouveaux ».
Mauvaise gestion des affectations
Le manque de formation n’est pas le seul souci des nouveaux enseignants. Souvent, ces derniers se plaignent de « la mauvaise gestion des affectations ». « Je suis affectée à un poste qui n’est pas vacant », témoigne Samira, diplômée en langue française depuis sept ans. Cette jeune enseignante, habitant à Azazga, dans wilaya de Tizi Ouzou, a été affectée dans un CEM mais son poste est déjà occupé par un autre enseignant. « Après plusieurs réclamations, on m’a expliquée qu’il s’agissait d’une erreur et que je serais affectée à un autre poste », explique-t-elle. Mais « Ce que je ne comprends pas c’est que plusieurs classes n’ont toujours pas d’enseignants de français et pendant ce temps, je suis là à attendre », se plaint-elle. Elle affirme que plus d’une vingtaine d’autres enseignants, qu’elle connaît, sont dans la même situation qu’elle.
Des lieux de travail trop éloignés
Autres problèmes auxquels sont confrontés les nouveaux enseignants : les distances importantes entre leur domicile et leur lieu de travail. « Je travaille à 90 kilomètres de chez moi dans une zone où le transport n’est même pas disponible », témoigne Amel. Après une semaine, la jeune femme a fini par abandonner. « Il n’est pas possible pour moi de continuer. J’ai fini par renoncer à quelque chose dont je rêvais depuis longtemps ».
Massinissa est dans la même situation. « C’est difficile de faire au quotidien plus de 70km, pour travailler mais on n’a pas le choix. Soit c’est ça, soit c’est le chômage », explique-t-il.
