Baisse des prix du pétrole : quels risques pour l’économie algérienne ?

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Mustapha Mekidèche est économiste et vice-président du Conseil économique et social (CNES). Il explique dans cet entretien les raisons de la baisse des prix du pétrole et ses conséquences sur l’économie algérienne.

Le prix du pétrole a enregistré une baisse de 11,5% depuis janvier 2014. Quelle est la cause de ce recul ?

Les prix ont baissé parce que la demande sur le pétrole a baissé. La demande en Europe a diminué parce que la croissance des pays européens comme l’Allemagne et la France est faible. Même la croissance de la Chine a connu une baisse. Donc il y a une faible consommation mondiale qui a conduit à une baisse des prix du pétrole.

Quelles sont les conséquences de cette baisse conjuguée à celle des exportations algériennes de pétrole sur l’économie du pays ?

Il y aura un déficit dans la balance des paiements. La baisse de la fiscalité pétrolière engendrera une tension sur la balance des paiements. Cela peut avoir un impact si la baisse des prix continue sur le long terme et si les prix descendent en dessous de 100 dollars le baril. Il y aura aussi un problème de financement des projets.

Quelles sont les solutions pour faire face à ces risques ?

Il faut gérer efficacement les dépenses budgétaires. Il faut éviter les gaspillages. Le prix du carburant est par exemple très bas. Il faudrait aussi réduire les subventions des produits de large consommation.

Est-ce qu’il n’est pas trop tard ?

Non, il n’est pas trop tard. Mais il faut arrêter de parler. Il faut développer réellement la production nationale et régler les problèmes liés à l’investissement comme l’accès aux crédits. Il faut que l’investissement productif soit privilégié.


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