Le maire d’Alger nous détaille les « mesures » de Sellal pour la capitale (Vidéo)

bettache

Comment retaper Alger ? Jeudi, la gestion de la capitale a fait l’objet d’une réunion entre le Premier ministre, quinze membres du gouvernement, le wali d’Alger, le président de l’Assemblée populaire de la wilaya et les maires. Le maire d’Alger-centre, Abdelhakim Bettache, qui était parmi les deux cent cadres présents, explique, dans cet entretien, les principales mesures décidées et comment les mettre en œuvre.

Bureaucratie

Au cours de cette rencontre, Abdelmalek Sellal s’est penché sur le problème « des agissements des contrôleurs des finances » pour faciliter le travail du maire et l’Assemblée populaire communale. « Les contrôleurs financiers s’ingéraient dans les décisions prises par le maire et par l’Assemblée populaire communale (APC) », explique M. Bettache. « Quand un projet est voté par l’assemblée élue et approuvé par la tutelle (wilaya déléguée), le contrôleur financier peut le rejeter, ce qui peut ralentir les projets structurants dans les quartiers comme la réhabilitation des écoles », affirme M. Betache.

Les contrôleurs financiers sont tenus désormais « à se limiter à exécuter la mission qui est de contrôler les dépenses », selon notre interlocuteur.

Redécoupage et propreté

Autre question débattue, celle du redécoupage administratif de la capitale. « Un problème se pose dans les communes », souligne Abdelhakim Bettache. Dans la commune d’Alger-centre par exemple, une partie de la rue Didouche Mourad est gérée par son APC, tandis qu’une l’autre relève de la mairie de Sidi M’hamed. Une partie de la haute Casbah (rue Debah Chérif) est également gérée par sa mairie, tandis que l’autre relève de celle de la Casbah. « Avec le nouveau redécoupage administratif, toute la rue Didouche Mourad pourrait relever de l’APC d’Alger-centre », explique-t-il.

Sellal « a précisé qu’il faut aller, en cas de besoin, vers la création d’une nouvelle Epic de gestion d’ordures ménagères. Il a insisté sur la propreté de la ville et celle des cimetières », souligne notre interlocuteur.

« Ce n’est pas parce qu’il y a un problème d’incivisme qu’on va rester les bras croisés », assure-t-il. « À la mairie d’Alger-centre, une quarantaine de nouveaux agents (de voirie) seront donc recrutés. Nous allons également nous procurer du matériel, notamment des balayeuses et des nouveaux véhicules de ramassage d’ordures ménagères. L’APC d’Alger-centre lancera, aussi, une campagne de sensibilisation contre l’incivisme.

Police municipale et vie nocturne

Pour assurer la sécurité dans les quartiers, il est désormais question d’un retour de la police communale et de la police de l’urbanisme. « Ce seront des policiers qui seront armés et qui seront sous l’autorité du maire. Ils verbaliseront les habitants pour le jet d’ordures et tout dépassement sur la voirie dans les quartiers d’Alger », annonce-t-il. « La police d’urbanisme s’occupera notamment des constructions illicites », ajoute-t-il. Le projet devrait voir le jour dans trois ou quatre mois. Toujours au sujet de la violence, le Premier ministre a insisté sur la nécessité d’appliquer la loi dans toute sa rigueur contre les auteurs de dépassements, selon M. Bettache. Actuellement, la DGSN est en train d’installer des caméras de surveillance dans les quartiers populaires. « Une caméra de surveillance sera bientôt installée à la rue Mulhouse, par exemple. Ces caméras feront diminuer de 30 à 40% les dépassements », affirme-t-il.

Pour ce qui est de la vie nocturne, « il est question de réfléchir à un arrêté ou une instruction pour amener les magasins et restaurants à rester ouverts au moins jusqu’à 21 heures », avance M. Bettache, qui a lancé un projet pour réanimer le centre-ville, il y a deux ans. Aujourd’hui, le bilan reste modeste. Peu de cafés restent ouverts après 21 heures et beaucoup de magasins ferment avant la tombée de la nuit. « On n’avait pas le pouvoir de réouverture des magasins appartenant à l’État ou faisant l’objet de contentieux entre héritiers. Maintenant, on pourrait appliquer le droit de préemption pour les rouvrir », souligne-t-il. Pendant le week-end, son APC tâchera également à organiser des activités de divertissement la nuit au lieu de la journée, assure-t-il.

Nouveau statut pour Alger

Au cours de la rencontre, il a été également question de débattre d’un nouveau statut pour Alger. « On pourrait revenir vers le Conseil populaire de la ville d’Alger (CPVA). Si ce projet se concrétise, la capitale aura ainsi un maire qui sera élu par les présidents des APC (de la capitale) », indique M. Bettache. La semaine prochaine, une commission sera installée par le wali pour travailler sur tous les projets cités au cours de la réunion présidée par le Premier ministre. « Mais les maires ne doivent pas attendre les résultats des travaux. Ils sont instruits pour commencer à travailler dès maintenant », précise-t-il.


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