Exclure l’opposition des consultations sur la révision de la Constitution n’était peut-être pas une bonne idée pour Ahmed Ouyahia. Le chef de cabinet du président Bouteflika, qui a ignoré les partis de l’opposition, en ne faisant rien pour les convaincre de se joindre aux consultations menées durant le mois de juin, se trouve actuellement dans une situation inconfortable.
Des sources proches du dossier ont expliqué à TSA que « le président de la République a émis des réserves sur la démarche d’Ouyahia ».
« Bouteflika n’est pas content de l’absence de l’opposition et pense que son chef de cabinet aurait dû faire un effort supplémentaire pour l’amener à participer à ce processus », poursuit notre source. « En l’absence de l’opposition, la futur Constitution ne sera jamais consensuelle. Le Président en est conscient et le regrette. »
À l’exception de trois formations, le FFS, le PT et le FNA, qui ont répondu favorablement à l’invitation d’Ouyahia, l’opposition a rejeté l’initiative, « inutile » selon elle. Une absence qui n’a pas perturbé le planning établi par la présidence. Fidèle à lui-même, Ahmed Ouyahia s’est montré méprisant. Il a ignoré l’opposition, l’accusant même lors de sa conférence de presse animée le 20 juin de pratiquer « la forme la plus dangereuse de l’opposition en revendiquant la transition ». Autrement dit, entre Ouyahia et l’opposition, le dialogue est impossible.
Ouyahia ira-t-il vers un nouveau round de négociation ?
« Peu probable ». Selon nos informations, la nouvelle mouture portant révision de la Constitution sera soumise aux deux chambres parlementaires durant « la session d’automne », c’est-à-dire avant le mois de mars 2015. Ouyahia n’a donc pas le temps pour mener ce dialogue. Mais l’opposition ne lui facilite pas non plus la tâche selon notre source. « Elle se durcit d’avantage », explique notre source.
Autre question qui reste en suspens, Ouyahia a-t-il oui non remis sa copie au Président ? Le 9 juillet, au terme des discussions, le chef de cabinet du Président a fait savoir que les contributions reçues par le cabinet de la présidence de la République « feront l’objet d’une synthèse et d’une exploitation fidèle qui s’étalera jusqu’à la fin du mois d’août prochain ». Par la suite, « le dossier sera soumis au Président qui décidera des étapes à venir du processus de révision de la Constitution ». Deux mois après, on ignore toujours si Ouyahia a transmis sa copie. Du moins, aucun communiqué n’est venu le confirmer. Reste à savoir maintenant si la copie d’Ouyahia sera maintenue ou revue. « La décision revient au Président pour le moment », conclut notre source.