Affaire Djazaïr News : les raisons du limogeage du DG de l’Enap

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Le limogeage du directeur de l’Entreprise algérienne de presse (Enap) a été officialisé, ce lundi 8 septembre, lors d’une assemblée générale de la Société de gestion des participations de l’État Presse et communication, a-t-on appris de sources sûres. Hier dimanche, le directeur de Djazaïr News, H’mida Layachi, dénonçait une décision intervenue après la publication de son hebdomadaire.

Le ministère de la Communication évoquait une suspension pour « non-respect de la réglementation »

Qu’en est-il réellement ? En octobre 2011, la SGP Presse et communication instruisait ses cinq imprimeries (SIA, SIE, SIO, Sampral et Enap) et l’Anep sur les créances des journaux. « Les difficultés de recouvrement et l’accumulation conséquente des créances sur les titres de la presse nationale écrite sont devenues des difficultés constantes dont l’influence marque de plus en plus l’équilibre financiers des entreprises du portefeuille », indique d’emblée la SGP dans sa note interne, dont nous détenons une copie.

Il ressort de la situation des créances détenues par les sociétés d’impression sur ces titres non seulement une difficulté de nature commerciale et financière mais aussi un dérèglement préjudiciable du fonctionnement et, certainement, un indice de difficulté affectant lourdement la discipline de portefeuille », ajoute la même source.

La SGP Presse et communication rappelle dans sa note, « des règles fondamentales ». D’abord, chaque entreprise a l’obligation de transmettre « mensuellement » une situation précise des créances sur les titres de la presse écrite à la SGP. Ensuite, elle ne doit accepter aucun nouveau client « qu’après avoir vérifié auprès des autres opérateurs publics du portefeuille l’absence de dettes exigibles et non réglées ».

Interdiction d’imprimer des journaux endettés

Ensuite, la SGP précise que chaque imprimerie est dans l’obligation « d’informer sans délai les autres entreprises d’impression ainsi que l’Anep de toute défaillance avérée mettant en cause un titre de la presse nationale écrite déclaré solennellement en faute après mise en demeure restée infructueuse ». En conclusion, la SGP prévient les imprimeries contre le non-respect de ces règles. « Toute rupture de discipline sur ce plan serait assimilée à un manquement grave aux principes de solidarité et serait alors perçu, à juste titre, comme une atteinte aux intérêts du groupe », avertissait la SGP.

En mai dernier, la SGP avait diffusé une note de rappel aux directeurs généraux des imprimeries et au directeur de l’Anep. « Il semblerait que certaines entreprises ne respectent plus l’obligation d’exiger des nouveaux clients le quitus signé par les entreprises concernées affiliées à la SGP ATC », rappelait-elle dans le document en sommant les responsables concernés de faire un point de situation.

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« Un prétexte »

En juin, la Société d’impression d’Alger (SIA) avait suspendu l’impression des deux quotidiens ; Algérie News et El Djazaïr News, pour des créances impayées. Evoquant une « suspension illégale »,  M. Layachi affirme avoir déposé plainte et parle d’un procès dont la tenue est prévue pour le 17 septembre. « Ce n’est pas nouveau de voir des éditeurs de presse recourir aux services d’une autre imprimerie publique après qu’une première entreprise publique ait suspendu l’impression de leurs journaux pour les dettes impayées », explique une source du ministère de la Communication. « Et c’est ce qui s’est passé dans le cas de M. Layachi. Le directeur de l’Enap n’avait aucune raison d’envoyer un courrier au ministère de la Communication au sujet de cette publication. Le courrier devait être envoyé à la SGP. Et l’absence de réponse ne peut en aucun cas être interprétée comme étant un accord ! », insiste notre source.

Interrogé sur cette instruction, H’mida Layachi évoque un « prétexte ». « Des éditeurs qui étaient imprimés à la SIA sont partis imprimer leurs journaux à la Sampral et à l’Enap alors qu’ils avaient des dettes. C’est un prétexte ! », lance-t-il.

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