Le roi Mohammed VI semble avoir une susceptibilité à fleur de peau, et c’est à leurs dépens que les autorités espagnoles commencent à l’apprendre. Le quotidien El Mundo est revenu, ce lundi 25 août, sur un incident qui a opposé le souverain du Maroc à la gendarmerie espagnole et fait le lien avec le déferlement des migrants subsahariens sur les côtes andalouses le 12 août dernier.
L’histoire se déroule, dans l’après-midi du 7 août, au large de Sebta (une enclave espagnole sur le territoire marocain), où se trouvaient deux bateaux et trois jets ski.
« Quand elle les a interceptés, la gendarmerie espagnole s’est approchée du plus grand bateau pour un contrôle », précise à TSA Ignacio Cembrero, l’auteur de l’article. Mohamed VI, qui est à bord, interpelle les gendarmes, en espagnol, en lançant : « Vous ne me reconnaissez pas ? ».
Les gendarmes lui répondent : non.
Le Monarque enlève alors ses lunettes et son chapeau. Il est reconnu par l’un des gendarmes. Ces derniers renoncent finalement au contrôle. Mais le « mal » est fait.
« Il s’est un peu fâché en affirmant que les autorités espagnoles étaient prévenues de son passage. Il leur a dit qu’ils auraient dû être au courant et a décidé de ne pas bouger de l’endroit où il était jusqu’à ce qu’il obtienne des explications », relate le journaliste. Mohamed VI appelle le roi d’Espagne pour « se plaindre ». Le souverain espagnol contacte à son tour le ministre de l’Intérieur qui demande finalement au commandant de la gendarmerie de Sebta de se déplacer pour présenter des excuses.
Relâchement dans la surveillance au Maroc, déferlement de migrants sur les côtes espagnoles
Cinq jours après l’incident, l’Espagne enregistre l’arrivée de plus de 900 migrants subsahariens sur ses côtes sud. « Le 12 août, un déferlement sans précédent en une journée a été enregistré sur les côtes andalouses », explique notre interlocuteur. « Les témoignages recueillis par la police espagnole au Maroc, parce qu’ils ont des sources ainsi que ceux recueillis auprès des Subsahariens, confirment que pendant la journée du 12 août et un peu moins durant l’après-midi du 11, il y a eu un relâchement de surveillance des autorités marocaines », souligne-t-il en ajoutant que cela ne peut relever du hasard.
Au moment des pires crises migratoires, l’Espagne n’a pas enregistré l’arrivée d’autant de migrants en une seule journée. « En 2001, l’Espagne avait enregistré l’arrivée de près de 850 personnes en 48 heures. C’était le précédent record », affirme Ignacio Cembrero. « Il ne pouvait pas y avoir plus de 900 personnes sans un relâchement des autorités. Il n’y a pas eu de surveillance selon les témoignages », poursuit la même source.
