L’Algérien décédé lors de son expulsion de France était-il malade ?

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Marie Lindemann est coordinatrice juridique de l’Association service social familial migrants (Assfam) ; une organisation française qui intervient dans le Centre de rétention administrative pour l’aide à l’exercice effectif des droits des personnes retenues. Sa coordinatrice juridique revient, dans cet entretien, sur l’affaire du ressortissant algérien mort au cours de son expulsion du territoire français jeudi soir.

Avez-vous des éléments sur l’affaire de l’immigré algérien mort asphyxié au cours d’expulsion du territoire français ?

M. Goradia vivait en France depuis 18 ans. Il est rentré au Centre de rétention administrative le 12 août. C’était un homme qui, à notre sens, n’avait pas de problème de santé. Il sortait d’une détention et il avait un enfant de six ans.

Vous dites qu’il était en bonne santé. Avez-vous des soupçons sur ce qui s’est exactement produit dans le fourgon de police ?

L’Assfam ne peut rien affirmer, ni dans un sens, ni dans un autre. Nous savons qu’on a rencontré un homme âgé de cinquante ans qui était en pleine forme. Cela a été confirmé par les autres retenus et les avocats. Donc, quand quelqu’un qui entre en pleine forme dans un camion de police et qui en sort mort, on dit que c’est effectivement suspect. Nous travaillons dans le Centre de rétention et on a souvent eu des échos sur ces transferts vers l’aéroport (pour expulsion, ndrl) qui ne se passent pas dans le plus grand calme et la plus grande sérénité. On a souvent eu des retenus qui nous font part de violences policières.

Est-ce que vous rencontrez souvent ce genre de cas ?

Nous intervenons dans le Centre de rétention administrative. Il arrive souvent que des personnes nous disent qu’elles ont été tabassées ou fortement malmenées. Elles racontent, aussi, que c’est seulement quand le commandant de bord refuse de les prendre qu’elles arrivent à échapper à l’expulsion.

Que comptez-vous faire concernant le cas de M. Goradia ?

Nous allons saisir le Défenseur de droits et le contrôleur général des lieux de privation des libertés. Pour nous, il est important de le faire pour alerter sur la situation. Car, il nous paraît essentiel de ne pas banaliser ce qui s’est passé et d’alerter les autorités.


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