Ali Benflis ne sait plus qui dirige l’Algérie, « La présidence de la République est devenue aléatoirement diffuse, émiettée et dispersée. Elle a cessé d’être identifiable et localisable », a-t- il déclaré ce lundi 25 août, à Boumerdès, lors de son intervention à l’université d’été du Front du changement.
Pour l’ancien candidat à la présidentielle, cette institution « n’a plus de présence ni à l’intérieur ni à l’extérieur du pays ». « Qui est véritablement aux commandes de l’État ? Où est-il ? Que fait-il ? », s’est interrogé Ali Benflis, avant de répondre : « Nul ne le sait ! ».
L’Algérie constitue un cas exceptionnel en termes de gouvernance politique, selon l’ancien chef du gouvernement. « Des institutions à l’arrêt, une présidence exercée par délégation et un Parlement qui n’a plus matière de légiférer en l’absence de conseil des ministres ».
La solution ? « Redonner leur légitimité indispensable aux institutions et mettre fin à l’état de vacance dont pâtit la première des institutions de la République», a expliqué M. Benflis.
Pour lui, le pouvoir, déconnecté des réalités du pays, a atteint ses limites. « Une nouvelle société algérienne est née alors que l’État est resté lui-même. Et c’est de cela que nous sommes les témoins aujourd’hui : un État en décalage par rapport à la société et en déphasage par rapport aux citoyens ».
Dans ce contexte, Ali Benflis demande un changement. Il propose, également, de mettre fin à « la chimère de l’homme providentiel ». Pour lui, le changement démocratique « est trop lourd pour être porté par la seule opposition nationale ». Il appelle à l’adhésion « de l’ensemble des forces politiques, économiques et sociales représentatives de la société».