Le syndrome Ouyahia

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À quoi reconnaît-on un pays en difficulté ? Il y a les indicateurs économiques ou sociaux. Il y a les rapports d’experts. Il y a aussi les mouvements sociaux. À quoi reconnaît-on un État à la dérive ? Là encore, il y a des baromètres que chacun peut observer. La qualité de l’administration. La compétence des dirigeants. L’efficacité des services publics.

Humour

Ce matin, comme chaque jour, j’ai fait provision de journaux. La lecture d’El Moudjahid (page 14 du 19/08) m’a laissé pantois. L’annonce du ministère de l’Industrie et des Mines recrutant : présidents de grands groupes industriels, présidents-directeurs généraux d’entreprises et cadres dirigeants, tous profils confondus. À lire cette annonce, on se demande s’il faut la prendre au premier degré ou au second degré. On peut se demander également s’il n’y a plus aucune ressource humaine au sein de la haute fonction publique pour remplir de telles fonctions ? Les années Ouyahia ont laissé des traces, (des milliers de cadres emprisonnés entre 1996/1998), les hauts fonctionnaires hésitent-ils à accepter des responsabilités ? Si c’est le cas, qu’attend le gouvernement pour envoyer des messages clairs et rassurants ?  Qu’attend le gouvernement pour « dépénaliser l’acte de gestion » selon les consignes du président de la République ?

Naïveté

Il est probable que le ministère recevra des dizaines de « candidatures spontanées ». Mais qu’il est naïf de penser que l’on recrute de hauts dirigeants extérieurs à la technostructure, sans connaître le parcours ou les compétences dudit candidat. Ou la reconnaissance de ses pairs en matière de gestion d’entreprise. La méthode est pour le moins inédite et la démarche renvoie aux plus belles heures de la gestion bureaucratique. Nous n’avons pas fini d’expurger les mauvaises habitudes, il faudrait imaginer un petit bréviaire à l’attention des dirigeants sur tous les domaines de l’action de l’État ; la gestion des ressources humaines doit y figurer en bonne place.


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